Stratégie
Camille Fournet maintient le cap à la sortie de crise
Fondée en 1945, la marque de maroquinerie Camille Fournet poursuit son développement. Sortie de la crise sanitaire avec de nouveaux projets pour maintenir le cap, elle a maintenant retrouvé son rythme de croisière.
Créée en 1945, à Tergnier dans l'Aisne, la marque de maroquinerie Camille Fournet fabrique dans sa manufacture des bracelets de montres, réalisés dans les règles de l’art en cuirs majoritairement exotiques. Du luxe à la française qui va rapidement conquérir la Suisse, pays de l'horlogerie s'il en est.
Aujourd’hui, Camille Fournet a élargi son activité en créant sa propre marque de sacs à main. Et ce, malgré la crise sanitaire, lors de laquelle la société a su garder son sang-froid et faire les bons choix. « Ces deux années ont été difficiles, mais nous avons su sécuriser l’entreprise et ainsi préserver nos compétences et notre savoir-faire artisanal », témoigne Jean-Yves Basin, Directeur général délégué de l’entreprise Camille Fournet.
Pour préserver ce savoir-faire de 77 ans, l'entreprise fait en effet le choix de continuer à avancer, à investir et à soutenir son développement. « On a lancé des projets importants pendant cette période, avec pour objectif de se démarquer davantage, argumente Jean-Yves Basin. Tous ces projets nous ont permis de maintenir une vraie dynamique. On a cherché à transformer cette difficulté en opportunités. »
Maintenir une dynamique
L'entreprise fait feu de tout bois. En particulier, Camille Fournet a souhaité gagner en flexibilité et en agilité en renforçant son process industriel. « Nous avons lancé la réorganisation de nos ateliers ainsi que des travaux autour de l’intégration d’un nouveau métier, qui est la mise en couleur des matières », raconte le dirigeant.
Avec l'objectif de sécuriser les approvisionnements. « On expédie les produits partout dans le monde. Et quand tous les pays tournaient au ralenti, il a fallu s'adapter », poursuit Jean-Yves Basin. En amont de cette intégration, bien sûr, il a fallu former les équipes, acheter des machines et la surface nécessaire. Mais aujourd’hui, Camille Fournet est en capacité de réaliser toutes les couleurs que souhaitent ses clients. Et ainsi d'atteindre les 2 000 sacs produits par an et 5 000 éléments de petite maroquinerie.
Deuxième axe travail : la digitalisation de l’entreprise. Le défi pour Camille Fournet a été de travailler sur la mise en place d’un configurateur afin d’améliorer la personnalisation des produits. C’est à dire, choisir et déterminer à sa guise la couleur de son cuir ou de sa couture.
« Cela se fait beaucoup, c'est dans l’air du temps, note le Directeur général. On l’a démarré sur nos bracelets et nous sommes en train de l’étendre sur d’autres produits, la petite maroquinerie puis demain la ceinture et les sacs... »
Enfin, ces deux années ont été aussi mises à profit pour élargir la gamme de produits Camille Fournet. Toute une collection a d’ailleurs été lancée sur le thème de la mobilité avec la création de sacs à dos, de holsters, mais aussi de bananes.
Poursuivre et persévérer
Pour poursuivre sur cette même lancée, Camille Fournet en est à l’étape du recrutement. Sous forme de partenariat avec Pôle emploi, et d’annonces, l’entreprise de 230 salariés espère accueillir dans ses rangs cette année 15 à 20 personnes. « Une cinquantaine de personnes devrait rejoindre la marque d’ici trois à quatre ans », ajoute Jean-Yves Basin.
Si l’entreprise souhaite continuer à améliorer son savoir-faire, son organisation, elle envisage aussi de poursuivre l’élargissement de sa collection avec notamment des tailles de sacs adaptées aux différents besoins des marchés. Outre cela, depuis six mois, la marque travail sur sa résilience écologique et sur la préservation des ressources naturelles. « Un projet a été lancé pour, dans les années à venir, réduire nos émissions de gaz à effet de serre », conclut le Directeur général.