Calais se réinvente au fur et à mesure...

Laurent Pezin, de l'agence Arcame : "La population a tendance à aller vers la périphérie."
Laurent Pezin, de l'agence Arcame : "La population a tendance à aller vers la périphérie."

De nombreux projets sont en cours dans la ville de Calais, la plupart à l’initiative de Calais promotion, l’agence de développement économique du Calaisis. Entre le projet de parc d’attractions dont la quatrième et dernière réunion de débat public s’est déroulée au début du mois de juin, le vaste projet de rénovation à l’œuvre au sein du port, les logements, la halle de la place d’Armes, au cœur de Calais, mais aussi la zone des Cailloux où se construit un retail center, sans oublier l’école d’art achevée il y a deux ans, la ville est en pleine restructuration. Pour ce début d’été, un petit tour des projets immobiliers en cours dans le Calaisis s’imposait. Carole Vilet et Laurent Pezin, associés de l’agence Arcame, travaillant sur le plan d’aménagement urbain de la ville, ainsi que Natacha Bouchart, présidente de Calais promotion et maire de Calais, commentent les différents volets de la restructuration de la première ville du département.

Revitaliser le centre. La population a tendance à aller vers la périphérie. La ville est en perpétuelle expansion vers l’extérieur.” Le constat est lâché par Laurent Pezin, urbaniste de l’agence. Il faut donc redynamiser le centre-ville afin de le rendre plus attractif. Rappelons qu’en 2013, environ 2 500 personnes ont quitté Calais, majoritairement pour se rendre dans les communes faisant partie de la proche banlieue de celle-ci. Pour faire revenir la population, plusieurs angles sont abordés. “Nous avons proposé un menu à la carte à la Ville, explique Laurent Pezin. La Ville a fait ses choix parmi nos propositions.” Pour les populations les moins favorisées, la première édile veut “garder les structures sociales proches de leur lieu de vie. L’isolement que provoque ce genre de problèmes est suffisant, pas besoin d’ajouter la difficulté d’accès aux services publics“. D’autre part, la création d’écoquartiers en centre-ville est un aspect qui semble plaire au maire de Calais : au moins trois de ces quartiers verts sont en projet, en plus de la revalorisation des berges du canal.

Valoriser le patrimoine. Il nous fallait revaloriser le patrimoine et réorganiser la ville autour de ces grands points de convergence, explique Carole Vilet, originaire de Calais. Reconstituer un élément de centralité.” Comprendre : le boulevard Jacquard, reliant le beffroi de Calais, en face de la gare, et le théâtre, véritable monument du début du siècle dernier, au centre des quatre grands axes de la ville. Sur le boulevard, une école d’art, inaugurée en 2014, sur le toit de laquelle ont été réalisés 25 logements. Dans le patrimoine urbain, les logements, justement, sont de plus en plus nombreux à être disponibles à la vente. La question du marché immobilier a été posée à Natacha Bouchart qui répond :
Les Calaisiens ne veulent plus d’appartements. En revanche, les logements se vendent bien lorsqu’il s’agit de petites maisons de ville autour de 150 000 euros. Pour des biens plus onéreux, autour de 200 000/250 000 euros, c’est plus compliqué… Mais cela nous permet d’avoir une idée plutôt précise du marché de l’immobilier et des besoins des habitants.

Investissements massifs. 1,7 milliard d’euros vont être investis dans les cinq ans à venir“, annonce Gérard Grenat, adjoint aux finances et aux marchés publics. Un argent investi majoritairement dans les deux projets phares de la ville, à savoir Calais port 2015 et Heroic Land. Des projets aidés par l’Etat, la Région, le Conseil départemental et Cap Calaisis à hauteur de 148 millions d’euros, en guise de dédommagement suite au désastre humanitaire dont la ville est le théâtre et à ses conséquences en termes d’image. Mais si ces deux projets sont les plus gros en cours, en termes d’investissement comme en termes d’emploi, d’autres investissements vont être mis en place dans de nombreux projets en cours dans le Calaisis… Les projets de la Ville sont tournés vers un thème principal : l’emploi. “Certaines personnes ont quitté le domaine de l’emploi. Il faut recréer des qualifications, de l’intérêt.

Les projets. Pour recréer cet intérêt, les projets sont nombreux. Outre ceux déjà cités, le nouveau centre de post-cure psychiatrique des Oyats est en cours de construction et créera des postes dans le secteur de la santé. L’ouverture est prévue pour la fin de l’année. La société Eurotunnel a mis le projet Eleclink sur les rails, qui a pour but d’utiliser le tunnel sous la Manche afin de transférer de l’électricité de l’autre côté du Détroit. Le front de mer va lui aussi être réaménagé afin de relancer l’activité touristique de la ville. Un nouvel espace entre la ville et la mer, censé rendre le littoral plus visible, l’îlot Jacquard, dont nous parlions il y a quelques mois, va devenir un espace dédié à l’économie sociale et solidaire. Enfin, l’ancien hôpital est en cours de démolition. La friche est vaste et pourrait laisser place à des projets d’envergure…

 

CAPresse

Laurent Pezin, de l'agence Arcame : "La population a tendance à aller vers la périphérie."

 

CAPresse

Gérard Grenat, adjoint aux finances et aux marchés publics, et Marc Legrand, de Calais promotion, présentent les projets de la Ville.