Calais expérimente avec sa nouvelle école de langues
Depuis plusieurs mois, les services ont la part belle au centre commercial Calais Cœur de vie. Natacha Bouchart, maire de Calais et présidente du Grand Calais Terres & Mers, a décidé d'ouvrir une école de langue en son sein.
L’école de langues ouvrira en septembre au centre commercial Calais Cœur de vie. En attendant, une phase d’expérimentation est ouverte dans six cellules du centre. Des laboratoires de langues équipés, des salles plus ludiques pour les enfants… Un questionnaire en ligne permettra aux habitants du Calaisis de détailler leurs attentes par rapport à cette école. La cible est très large, allant des scolaires à un public plus âgé, dirigeants d’entreprise comme demandeurs d’emploi, dans le but de permettre à chacun de progresser dans les langues étrangères, qui reste une lacune selon le maire de Calais, malgré la proximité de la ville avec l’Angleterre. «Avec ce projet, on sort complètement du centre de formation ou de l’apprentissage à l’école. Ce qu’on veut, c’est un univers et une proximité qui nous permettent d’aborder les sujets plus librement, avec des choses plus ludiques.»
Stratégie. «Nous sommes une ville maritime, il y a énormément d’échanges qui se créent.» Natacha Bouchart entend plus que jamais profiter de la position géographique de la ville de Calais et favoriser le commerce. La stratégie de l’édile : faire progresser les Calaisiens en langues étrangères, avec comme priorité l’anglais, le néerlandais et le mandarin. «Ce que je souhaite, c’est que dans la construction de ma population, on puisse être en capacité soit de partir à l’étranger et d’y faire un avenir – et de revenir bien sûr un jour à Calais –, soit de pouvoir accueillir dans de bonnes conditions ces publics, de pouvoir les orienter quand ils sont dans les rues de Calais.» Cela faisait un moment que la présidente du Grand Calais Terre & Mers voulait monter une opération d’envergure pour favoriser l’accès aux langues étrangères. «Nous avons voulu construire des programmes sous une autre approche, plus ludique, moins scolaire.»
Contrat de territoire. Le contrat de territoire signé entre l’Etat et la Ville fin 2015 – comme compensation face à la crise migratoire ayant touché le territoire – incluait un volet accompagnement de l’emploi et de la formation. «Cette école peut amener à une certaine ouverture d’esprit et pourrait permettre d’avoir cette possibilité économique de traverser la Manche ou accueillir des touristes chinois qui sont de plus en plus nombreux, par exemple.» Revitaliser l’économie de Calais par le tourisme, avec l’école de langues, mais aussi le camping de Calais (rénové), le front de mer (en chantier)… : un pari qui peut sembler plutôt risqué au vu des pertes en termes d’image de marque que la ville a pu accumuler au fil des années. D’où la vaste campagne de communication qu’a lancée Natacha Bouchart outre-Manche…