Cadeaux : offrir les clefs de la compréhension du monde
Livres et bandes dessinées... avec comme sujet, l'économie. Un cadeau à offrir en 2022 potentiellement passionnant et instructif, pour les adultes comme pour les adolescents. Un jury d'experts en économie, mais aussi de lycéens ont fait leur choix...
Délocalisation, relocalisation, poids des nouveaux géants économiques sur l'organisation du monde, écologie... Les sujets, d'actualité, sont tous cruciaux. Et les livres qui les traitent permettent d'approfondir ces thèmes complexes et passionnants. Le 15 décembre 2021, à Bercy, un jury de lycéens a remis deux prix à des ouvrages d'économie, un livre et une bande dessinée. Dans cette catégorie, les préoccupations des jeunes générations pour l'écologie ont prévalu. Le Prix lycéen « Lire l’Économie » spécial BD a été remporté par « Urgence climatique, il est encore temps » (Ed. Castermann). La trame : Étienne Lécroart, l'auteur, fait un rêve étrange et effrayant, qui traduit les craintes que lui inspire le réchauffement climatique : les générations futures sont en réel danger ! Il s’en ouvre à son ami Ivar Ekeland, mathématicien, économiste et philosophe, qui s’intéresse de près à la question. En sollicitant scientifiques et acteurs de terrain, les deux dressent un état des lieux, montrent que l'avenir reste ouvert et que les moyens d'action existent…
Parmi les finalistes du prix spécial BD figurait « La folle histoire de la mondialisation » (Ed.les Arènes), qui en décrypte les mécanismes et met en scène ses acteurs économiques et politiques. Et aussi, « La fortune des Winczlav -Tome1 : Vanko 1848 » (Ed. Dupuis). Un préquel qui prolonge la saga à très grand succès de Largo Winch, en revenant sur la manière dont s'est construite la fortune de Nerio Winch, dont Largo sera l'héritier...
L'autre prix des lycéens, « Lire l'Économie », concerne les livres. Il a été attribué à « Les entreprises hyper-puissantes. Géants et titans, la fin du modèle global ? » de François Levêque, (Ed.Odile Jacob). L'auteur, chercheur et enseignant à Mines-ParisTech y décrit le monde de ces nouvelles entreprises hyper-puissantes ( Walmart, Ikea, Microsoft, Apple, Huawei …). Il y analyse les ressorts de leur réussite, montre comment elles accroissent les inégalités et minent les démocraties. Mais il décrit également la répartie qui s'organise de la part des États. Le match n'est pas joué...
Cybertravailleurs, économie et éthique
Parmi les autres finalistes, figurait l'ouvrage de Jérôme Ballet, « L'économie à l'épreuve de l'éthique » (Ed. De Boek Supérieur), qui interroge sur le sens de l'économie face à l'éthique. Bonheur, justice, marché... Pour chacun de ces thèmes, l'auteur confronte les lectures économique et éthique. Il interroge aussi le point de vue des économistes concernant cette dernière. Dernier finaliste, l'ouvrage « La (re)localisation du monde » de Cyrille P. Coutansais (CNRS Éditions). Lequel explore une hypothèse surprenante : le phénomène actuel de relocalisation aurait débuté dans les années 2010, et non 2020. Dans son ouvrage, l'auteur décrit une véritable mutation de nos systèmes productifs, et de nouveaux rapports de force économiques et géopolitiques.
Le prix du « Livre d’Economie », lui a été attribué par un jury d'experts, journalistes spécialisés et directeurs de médias nationaux. C'est l'essai de Jean-Laurent Cassely et Jérôme Fourquet, « La France sous nos yeux . Économie, paysage, nouveaux modes de vie » (Ed. le Seuil) qui a été primé[1]. L'ouvrage a été préféré par les jurés à celui de l’économiste Jean-Marc Daniel, « Histoire de l'économie mondiale. Des chasseurs cueilleurs aux cybertravailleurs », (Ed Tallandier) et à celui de Nicolas Baverez, « Reconstructions » (Ed. de l'Observatoire).
L'organisation de ces prix a été mise sur pied par « Lire la Société », en collaboration avec les ministères de l’Économie et de l’Éducation. L'objectif de cette association, créée en 1991, consiste à aider les citoyens à être en mesure d'accéder au débat d'idées, condition d'une participation de chacun à la vie démocratique. Et en matière d'économie, l'enjeu et loin d'être négligeable. D'après une étude de la Banque de France, parue le 13 décembre dernier, les Français obtiennent une note moyenne de 13/21 en culture financière (dans la moyenne des pays de l'OCDE).
[1] Voir notre article « La France d’après est déjà sous nos yeux », O. RAZEMON DSI 6.12.21 – 21. 461/2 A