«Mon but, c’est de pouvoir créer de l’emploi»
Démocratiser la cheminée, tel est le credo de Laurent Desaever, qui a lancé en début d’année Cheminor. Dans son showroom installé à Bailleul, il propose des cheminées personnalisables et sur-mesure à des prix abordables. Le jeune entrepreneur explique les raisons de son investissement, alors que le secteur est en perte de vitesse.
La Gazette : Comment est née l’idée de vous lancer dans la cheminée ?
Laurent Desaever : Tout est venu d’une reconversion professionnelle après de nombreuses années dans la grande distribution. À l’issue d’un master sciences de gestion à l’Institut d’administration des entreprises de Lille (IAE) en 2013, j’ai pris la direction des Boutiques du Feu ici, à Bailleul, qui distribuaient les poêles à bois Franco Belge de l’usine de Merville. Malheureusement, au bout d’un an, le groupe a été mis en liquidation judiciaire et l’usine qui produisait les poêles s’est recentrée sur les cocottes. Je venais de passer deux ans et demi dans le chauffage et je me suis dis qu’il y avait quelque chose à faire.
Compte tenu du marché compliqué de la cheminée, vous auriez pu changer à nouveau de voie…
Oui, surtout que ce qui m’animait, c’était de trouver un projet d’entreprise, car je souhaitais entreprendre et créer de l’emploi. Disons que je me suis dis que tout n’avait pas été exploré dans ce secteur d’activité. Et puis, au cours des mois passés aux Boutiques du Feu, j’avais découvert Traforart, une gamme de produits proposée par nos commerciaux, particulièrement attractive. Des cheminées suspendues très design avec une bonne capacité de chauffage, customisables à volonté, avec une multitude de coloris et sans surcoût sur la facture. C’est ça qui m’a interpellé. Il m’a fallu un an pour mettre sur pied mon projet. Dans le milieu de la cheminée, ces produits n’étaient pas très connus quoique très accessibles. Une cheminée Traforart posée, ça démarre autour de 4 500 €. Maintenant, je vise les particuliers, mais également les professionnels du bâtiment, les décorateurs d’intérieur et les architectes.
Après quelques mois d’existence, quel premier bilan faites-vous ?
Il faut le temps de se faire connaître, mais, depuis quelques semaines, je cumule les devis. J’ai fait la foire commerciale de Bailleul avant l’été, celle d’Hazebrouck plus récemment, mais la concurrence était rude. Ceci dit, j’ai pu également m’apercevoir que mes produits plaisaient beaucoup. Je suis aussi présent en Belgique, sur Poperinge, par le biais d’un partenaire flamand réputé, Jan Van Bruwaene. C’est vrai que sur le marché du chauffage, les trois dernières années ne sont pas très bonnes, mais quand vous proposez des produits de qualité, avec un service après-vente efficace, vous pouvez être optimiste.
C’est tout de même un sacré pari !
On peut se faire une idée en visitant mon showroom. Mon but, c’est de pouvoir créer de l’emploi. Et puis j’insiste sur la pose faite par des professionnels. Quatre ou cinq semaines sont nécessaires. Au final, je suis totalement ravi de ma reconversion professionnelle.