«Malgré la crise, la croissance en Europe est encore possible !"

Jean-Yves Morisset, associé Deloitte région Nord, responsable du palmarès Deloitte Technology Fast 50 région Nord.

La Gazette. Il y a deux ans, le thème du palmarès Fast 50 avait été celui de la «croissance habile». L’édition de cette année a-t-elle un thème ? Si oui, quel sens revêt un tel thème ?

Jean-Yves Morisset. Le thème de cette 12e édition du palmarès Deloitte Technology Fast 50 sera «Le futur de la croissance». Nos candidats font réellement partie des entreprises qui tirent la croissance vers le haut : au niveau national, la croissance moyenne de CA des candidats de l’année dernière était de l’ordre de 300% entre 2006 et 2010. Dans le même temps, ces entreprises ont vu leurs effectifs doubler, passant d’un effectif moyen de plus de 100 salariés à plus de 200. Cela représente donc plus de 40 000 emplois créés en cinq ans. Les lauréats et l’ensemble des entreprises candidates au Fast 50 sont donc les champions d’aujourd’hui et de demain, les futures belles ETI de notre pays.

Qu’est-ce qui oriente le choix du thème au Fast 50 ? Est-ce l’actualité économique ?

Le choix du thème du Fast 50 peut être orienté selon l’actualité économique mais aussi selon les principales problématiques rencontrées par les dirigeants d’entreprise. Cette année, dans un contexte économique morose, il nous a semblé important de démontrer que la croissance avait de l’avenir : les candidats du Fast 50 en sont les plus beaux exemples.

Relativement à l’activité économique dans la zone Nord du Fast 50 cette rentrée, peut-on parler de stabilité, d’un ralentissement ou d’une euphorie ?

Au vu des résultats présentés par la majorité des candidats, nous pouvons globalement parler d’une stabilité au niveau des taux de croissance comparativement à ces dernières années, et ce, malgré le contexte de crise économique durable.

Le Fast 50 a accueilli le Picom l’année dernière. Comment a évolué le partenariat régional et national pour cette édition 2012 ?

Cette année, les partenaires historiques au niveau national ont été reconduits : la Caisse d’épargne Nord France Europe, Oséo, Nyse Euronext, Michael Page international, Croissance plus, Afic. Et un nouveau partenaire national, extrêmement connu dans le secteur des technologies numériques, a fait son apparition : il s’agit de SAP, leader technologique du marché des logiciels de gestion d’entreprise. Par ailleurs, nous pouvons toujours compter sur nos partenaires régionaux fidèles : La Gazette Nord-Pas de Calais, EuraTechnologies, le Picom. Et un réseau qui nous soutient : réseau Entreprendre Nord, LMI innovation, Pôle régional numérique, Miti, club Gagnants et Club e6.

Du point de vue de l’éthique, toute croissance est-elle saine ?

A partir du moment où les entreprises respectent les valeurs humaines et l’environnement, où elles parviennent à piloter et gérer leur développement de manière saine, la croissance ne peut avoir que des impacts positifs sur la santé économique des entreprises et le bien-être de leurs salariés, tout en développant une croissance éthique et durable.

Croissance accélérée signifie-t-elle toujours croissance maîtrisée ?

Il est vrai qu’une forte croissance est synonyme de grands bouleversements pour les entreprises, surtout au cours des premières années. Mais les dirigeants peuvent bénéficier des conseils et des expertises de cabinets comme Deloitte pour les accompagner dans leurs changements stratégiques, organisationnels, humains… De plus, les réseaux, les incubateurs et les organismes d’accompagnement régionaux sont également présents pour les soutenir et les aider à maîtriser leur développement

Les pays européens dégagent peu de croissance ces dernières années. Si la croissance des entreprises fait la croissance des pays, faut-il craindre pour les entreprises européennes les années à venir une croissance bridée?

La plupart des experts économiques s’accordent à dire que l’Europe est entrée dans une crise économique grave et durable, d’où il sera difficile de sortir. Maintenant, il ne faut pas sombrer dans la morosité. Des motifs d’espoir existent ! Les entreprises du Fast 50 sont là pour le prouver : la croissance en Europe c’est encore et toujours possible.