«L'expert-comptable, partenaire conseil de l'entreprise»

L'ordre des experts-comptables organise son 71e congrès les 28, 29 et 30 septembre 2016 à Bruxelles sur le thème «L'expert-comptable, partenaire conseil de l'entreprise». Entretien avec Hubert Tondeur, président du Conseil régional de l'ordre Nord- Pas-de-Calais et rapporteur, avec le Parisien Christian Scholer, de ce congrès.

«L'expert-comptable, partenaire conseil de l'entreprise»

 

D.R.

Hubert Tondeur.

 

 

 

 

La Gazette. Le Conseil national de l’ordre a choisi pour thème de son 71e congrès «L’expert-comptable, partenaire conseil de l’entreprise». Pourquoi ce thème ? 

Après plusieurs congrès sur le thème de l’organisation du cabinet, sur le thème du développement des compétences et sur celui du numérique, nous avons voulu porter un thème cœur de métier et qui soit porteur d’un message sur ce qui fonde notre savoir-faire auprès de nos clients. Sur la base des deux thématiques, la comptabilité et la fiscalité qui ont été choisis en accord avec le président du Conseil supérieur et l’ensemble des élus du Conseil supérieur, il nous revient de définir l’ensemble des contenus et leur structuration. Tout cela avec l’aide précieuse des permanents du Conseil supérieur qui œuvrent chaque jour pour la profession. 

Ce 71e congrès vise à répondre de façon très opérationnelle aux attentes de la profession en termes d’actualisation des connaissances, de réflexion ou encore de découverte de la matière fiscalo-comptable sur des sujets techniques. Les deux thématiques du congrès seront ainsi développés autour de cinq grands axes : «Expert-comptable : au cœur de la comptabilité», «Comptabilité et fiscalité : une relation intime et complexe», “Fiscalité des groupes : évolution ou révolution ?», «Fiscalité à l’heure européenne : contraintes et opportunités» et «Le conseil fiscal par l’expert-comptable».

 

Pourquoi à Bruxelles, terre de la Commission européenne ? 

Car nous estimons qu’aujourd’hui, les décisions se prennent au niveau national et au niveau européen. Je ne sais pas s’il faut placer l’une au-dessus de l’autre, mais l’exemple de la politique fiscale de l’Irlande, remise en cause au travers du cas Apple, est symptomatique de la situation. De plus, en matière comptable, nos pratiques évoluent au gré des directives européennes et de la transposition en droit européen de pratiques internationales. Il nous faut donc politiquement agir sur les deux niveaux. Nous avons l’espoir avec ce congrès de porter la voix des experts-comptables français et des entreprises à Bruxelles. Car ce congrès sera l’occasion de remettre un livre blanc sur quelques réformes fiscales que nous pensons nécessaires pour aider nos clients que sont les entreprises.

 

Quelle est votre message à l’adresse des entreprises ? 

Qu’il ne faut pas baisser les bras. Un récent rapport montre que la France au niveau européen a l’un des plus faibles taux de contribution au PIB de son impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et, dans le même temps, le taux le plus élevé de contribution des entreprises à ce même PIB. Cette situation doit avoir une part de responsabilité dans la situation économique actuelle. Mais la fiscalité n’est pas tout. Une entreprise n’existe que parce qu’elle a des marchés, un produit, un service à vendre et qu’elle accède à ce marché. Il y a 600 ans, la première toile a été tissée lorsque nous avons vaincu les océans et dans le même temps inventé le transport maritime et l’imprimerie. Ces innovations ont permis d”échanger des marchandises, des cultures, des savoir-faire, d’accroître l’accès à l’éducation. Depuis 20 ans, une nouvelle rupture est apparue au travers de la nouvelle toile que constitue Internet. Il faut donc nous réinventer. Et cela dans tous les métiers, y compris celui d’expert-comptable.

 

Et à l’adresse de vos confrères experts-comptables ? 

Que nous n’avons pas encore fait réellement notre mutation technologique, que le marché du conseil est vaste et nous devons nous y engouffrer au-delà de notre exercice traditionnel. Nous connaissons les entreprises, nous connaissons les chefs d’entreprise, nous sommes des chefs d’entreprise… Nous avons donc un rôle à jouer dans leur accompagnement, leur transition, leur mutation. 

 

Vous vous êtes très investi avec Christian Scoler dans ce 71e congrès. Votre sentiment ? Vos espoirs ? Qu’en retirerez-vous ? 

Que ceux qui viendront puissent dans le domaine comptable et fiscal en retirer une connaissance à diffuser dans leurs cabinets et auprès de leurs clients. Que cela soit source de développement. Mais aussi, plus globalement, qu’ils prennent conscience que l’ensemble des activités du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables vise à les défendre, au sens : à leur donner les outils pour affronter le futur au présent. Avec l’espoir partagé avec Christian que nos consœurs et confrères soient nombreux et apprécient ce que nous leur avons concocté, ainsi que les animations plus festives imaginées par les commissaires du congrès, Jean-Pierre Roger et Christophe Priem. 

 

À Bruxelles, les 28 (de 12h à 20h), 29 (de 8h à 21h30) et 30 septembre 2016 (de 8h à 17h30), Brussels Expo, place de Belgique 1, 1020 Bruxelles.

 

ENCADRE

 

Sur l’agenda du congressiste

 

Plénière d’ouverture le mercredi après-midi 14h-16h «Comptabilité-fiscalité : ADN de l’expert-comptable» 

La plénière d’ouverture abordera l’union sacrée de la comptabilité et de la fiscalité. Au croisement de ces deux matières fondamentales, une seule profession : les experts-comptables ! Leur formation, les dossiers traités, les missions réalisées ont amené les experts-comptables à devenir d’authentiques experts fiscaux, les rapprochant de fait de leurs voisins européens. Véritable conseiller conjugal, l’expert-comptable contribue ainsi au maintien de l’équilibre au sein du couple mythique, en allant jusqu’à proposer des solutions originales pour lisser les divergences qui peuvent éloigner parfois ces deux matières… au cœur du métier.

 

Plénière de clôture le vendredi matin, 10h30-12h 30 «Expert-comptable, expert-fiscal, les missions de demain à l’heure européenne» 

En écho à la plénière d’ouverture portant sur la connexion entre la comptabilité et la fiscalité, la plénière de clôture, résolument prospective, s’interrogera sur l’avenir de cette relation et les évolutions de la profession dans sa nature et ses missions, en France, en Europe et dans le monde. L’objectif étant, notamment, d’essayer de distinguer d’éventuelles convergences des modèles professionnels au niveau international. Bref, de plus en plus experts, de moins en moins comptables… Un destin hexagonal ou mondial ?

 

24 conférences de la profession 

D’une durée d’une heure trente, les conférences de la profession restent le format traditionnel des animations des congrès de la profession. Cette année, 24 conférences, répondant aux problématiques des cinq axes thématiques de «l’expert-comptable/l’expert fiscal», sont proposées aux congressistes.

 

Les essentiels 

Le 71e congrès est aussi l’occasion de proposer un nouveau format d’animation d’une heure, pour faire le point avec un expert sur l’actualité et les points de vigilance de sujets fiscalo-­comptables. Dix thématiques sont proposées : PCG, IFRS, Comptes consolidés : actualité des règles françaises, SCI, FEC, Fusions : actualités comptable et fiscale, Holdings : actualité fiscale, Location meublée, Retenue à la source de l’impôt sur le revenu et Imposition des titres et plus-values.

 

Une cinquantaine de microconférences 

D’une durée de 30 minutes, les microconférences permettent de faire le point sur des sujets d’actualité professionnelle. Une cinquantaine de sujets sont proposés, parmi lesquels «Lutte antiblanchiment : comment faire face à vos obligations ?», «Les crédits d’impôt en faveur des entreprises», «Généralisation de la complémentaire santé : les principaux points de vigilance», «Veille stratégique, élément de différenciation pour développer l’activité des entreprises clientes de votre cabinet», «La fiscalité des associations», «La comptabilité des CE et la mission de présentation», «Osez l’accompagnement des entreprises en difficulté !», «La cybercriminalité»…