«Les étudiants et les entreprises vont pouvoir travailler main dans la main»
Yncréa et la Catho avaient répondu ensemble à l’appel à projets Disrupt’Campus lancé par BPI France en mai dernier dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA). ADI’sruptif, qui allie un module de formation et un programme d’accompagnement, va bénéficier d’un financement de 900 000 € sur 24 mois. Trois sessions de trois mois seront mises sur pied en collaboration avec les entreprises intéressées. Céline Dubois-Duplan, directrice marketing et innovation chez Yncréa, revient sur le concept.
La Gazette : Comment tout cela va-t-il désormais se concrétiser ?
Céline Dubois-Duplan : Nous allons solliciter les entreprises engagées dans une démarche de transformation numérique pour qu’elles nous confient des sujets sur ce thème, et pour que nous puissions ensuite mobiliser nos étudiants de HEI, de l’ISA et de l’ISEN Lille. Dix sujets par session et cinq étudiants par sujet ! Ils interviendront ainsi sur une problématique et développeront une solution numérique testée et mise en application. Le module démarrera dès février. Les étudiants seront encadrés par des enseignants-chercheurs de ces écoles. Nous, chez Yncréa Hauts-de-France, nous interviendrons dans nos domaines de compétence, comme le co-design et l’intelligence collective entre autres, tout ce savoir-faire qu’on a construit dans les espaces Adicode. La Catho interviendra sur l’entrepreneuriat et l’approche anthropologique grâce à son médialab. EuraTechnologies et le Techshop sont également partenaires.
À quoi va ressembler un module de formation ?
Là où c’est très intéressant, c’est que les étudiants et les entreprises vont pouvoir travailler main dans la main sur les sujets en question. Des projets menés à la fois par des étudiants qui eux ne sont pas encore diplômés, et des salariés de ces entreprises. Ils vont se nourrir les uns, les autres, et chacun repartira avec des compétences acquises à travers de vrais projets sur lesquels il y a une finalité.
Et au bout des trois mois ?
À la fin des trois mois, les étudiants sont notés sur le travail mené, mais avec trois possibilités : soit ils souhaitent poursuivre ce projet qu’ils jugent pertinent et prometteur, et créent une start-up ; soit l’entreprise est emballée et désire du coup développer une filiale pour continuer le projet avec les étudiants concernés ; ou soit l’entreprise garde le sujet à l’intérieur de ses murs, et le poursuit avec une nouvelle équipe ou ces mêmes étudiants qu’elle prend en stage de fin d’études. Pour nous, cette dernière option est la plus probable, car ce sont les entreprises qui amènent le sujet. Au bout des trois mois, le projet n’est pas fini, et trouve un prolongement. À l’arrivée, nous tenons notre promesse jusqu’au bout, et nous répondons au souhait de BPI France : non seulement nous formons des personnes à la nouvelle économie du numérique, mais en plus nous créons de la richesse, des emplois et de nouvelles activités.