«Les entreprises adhérentes s’obligent à respecter certaines valeurs»
Jeudi 30 novembre, le groupe Humanis, spécialisé notamment dans la protection sociale, a présenté à la Cité des échanges de Marcq-en-Barœul, le fonds d'épargne salariale solidaire régional, dont le lancement a eu lieu en même temps. Christophe Juste, directeur commercial épargne, revient sur cette démarche originale chez Humanis.
La Gazette : Comment est né ce fonds d’épargne salariale solidaire régional ?
Christophe Juste : Il faut savoir que l’épargne salariale existe depuis environ 50 ans. Sur ces 15 dernières années, nous sommes passé de 50 milliards à 130 milliards d’épargne salariale. Mais il y a une disparité entre les grandes et les petites entreprises. Donc, il y a différentes velléités par rapport à l’épargne salariale. L’épargne solidaire, dont on a fait la promotion au début du mois de novembre, en fait partie. Dans ce contexte, nous avons décidé, étant bien implanté régionalement et ayant des relations dans les entreprises, avec les représentants patronaux et syndicaux, et dans les chambres de commerce, de lancer, parce qu’on nous en a fait la demande, des investissements qui bénéficient à la région. Une épargne salariale utile à l’économie locale, qui la sert et qui reste là !
Quelle a été la démarche ?
Dans un premier temps, nous avons recentré notre épargne solidaire, afin de financer des projets locaux. Cela demande une analyse pointue et une transparence, puisqu’on ne peut pas faire n’importe quoi. Maintenant, on va plus loin, car, au-delà des titres solidaires, il y a d’autres titres plus régionaux. Avant, ce fonds était régional dans le sens où seules les entreprises de la région pouvaient y adhérer. Maintenant, il va être régional grâce à des titres et des actions. Si je suis salarié d’une entreprise régionale et que je place mon épargne dans ce fonds, je sais qu’il y aura une partie qui ira dans des entreprises d’économie solidaire et une autre partie dans des entreprises cotées de la région. On est vraiment dans un dispositif gagnant-gagnant avec une particularité : les conseils de surveillance et le suivi des adhérents se feront non pas au siège à Paris, mais ici.
Pour que ce fonds puisse voir le jour, il y a tout de même certains impératifs…
Oui ! On ne peut pas lancer un fonds comme ça, sans avoir un minimum de volumes, c’est-à-dire d’encours pour pouvoir le porter. Car s’il n’y a que 100 000 €, on saura financer deux entreprises et c’est tout ! Et il n’y aura pas d’impact. Autre aspect : les entreprises adhérentes s’obligent à respecter certaines valeurs.
Pourquoi ce fonds a-t-il été fusionné avec celui de la Normandie ?
Il faut qu’on trouve des titres avec de la performance financière. Cette fusion va nous permettre d’avoir un fonds beaucoup plus puissant. Pour que nous investissions, il faudra que les entreprises aient soit un siège social dans la grande région qu’on a définie avec la Normandie, soit une implantation régionale historique forte ou importante, avec plus de 250 salariés, soit un centre de recherche et de développement sur le secteur.