«La confiance, clé de l’investissement et de la croissance»
La relance de l’économie française passe par une embellie de la confiance des entrepreneurs. C’est, pour François Pérol, la clé du retour à la croissance.
François Pérol, président du directoire du groupe BPCE, était à Lille fin mai à la rencontre des dirigeants de la Caisse d’épargne Nord France Europe, au premier rang desquels Philippe Lamblin et Alain Denizot, respectivement président du conseil d’orientation et de surveillance et président du directoire. L’occasion pour lui de rappeler l’importance des enseignes qu’il dirige : «23 Mds € de PNB, 20% du financement de l’économie française, 16% du financement des exportations…». Président d’un groupe «profondément impliqué dans le développement économique de la France», François Pérol s’est défendu, en réponse aux allégations d’Arnaud Montebourg, de ne pas être «assez actif en termes de crédit» : «Les encours de crédit de l’ensemble du groupe ont progressé de 4,8% à fin mars 2014 par rapport à mars 2013, ce qui est pas mal dans une économie qui fait zéro, ceux des Banques populaires et des Caisses d’épargne de 6%, ceux des Caisses d’épargne sur les entreprises d’un peu plus de 7%. La BPCE est le groupe le plus actif en termes de financement en France. Le groupe prête de façon responsable aux entreprises et sur des projets qui présentent des capacités de remboursement. Nous disons oui dans plus de 80% des cas. Dans la région, les encours de crédit de la BPCE s’élèvent à 17,5 Mds€, dont 12,3 Mds € pour la seule Caisse d’épargne.» Et de rappeler que le groupe «a pour vocation, mission, métier de gérer et de garder l’épargne confiée par ses clients pour la transformer en des prêts pour le financement de l’économie», en mettant en exergue ses principaux axes de développement que sont le digital, l’épargne, l’assurance et l’international à travers, notamment, l’implantation de la CENFE en Belgique.
Interrogé sur la conjoncture économique, François Pérol a fait le constat que «si l’économie française n’est plus en récession, elle n’est pas encore en croissance». «On le voit à travers la demande de crédit qui nous est adressée, tant en financement qu’en trésorerie : elle est encore extrêmement atone comme l’activité des entreprises (…). Nous espérons être dans une phase de croissance sur l’année. Le premier trimestre n’a pas dit cela et les indicateurs avancés sur le deuxième ne sont pas exceptionnels.» Pour lui, «la clé est du côté de l’investissement, de la confiance des entrepreneurs et des chefs d’entreprise dans l’avenir, dans leur capacité à se dire ‘j’achète une machine, j’embauche’…». S’il admet que la réalité statistique – 90% des entreprises obtiennent une réponse positive à leur demande de crédit d’équipement et 70% à celle de crédit de trésorerie – «peut se heurter au ressenti», François Pérol ne voit pas de problème d’accès au crédit, mais une demande qui se ralentit depuis le début de l’année avec des engagements qui diminuent par rapport à 2013.