«Il y aura discrimination positive pour les territoires ruraux»

Jean-René Lecerf a assuré qu’il serait plus compréhensif vis-à-vis des demandes et besoins exprimés par les petites communes et intercommunalités moins favorisées financièrement.

Jean-René Lecerf dans les locaux des services du département à Avesnelles.
Jean-René Lecerf dans les locaux des services du département à Avesnelles.

Jean-René Lecerf dans les locaux des services du Département à Avesnelles.

Lors de sa tournée des territoires, Jean-René Lecerf, président du Département, s’est arrêté en Sambre-Avesnois. Il a développé son intention de pratiquer la «discrimination positive» à l’égard des territoires ruraux et éloignés d’une métropole lilloise qu’il juge d’ailleurs indifférente à leur sort. Disant cela, il pensait aussi au Cambrésis. Cela devrait se traduire par une attention particulière aux demandes des maires et des présidents d’intercommunalités de ces arrondissements moins riches. Ces demandes concerneront la «politique d’aide aux villages et bourgs» (moins de 5 000 habitants) ou la «politique de soutien aux projets territoriaux structurants» et ce qui relève des compétences départementales. «La Région et le Département, a-t-il résumé, sont là pour rétablir l’équilibre entre les territoires.»

En réseau avec l’Aisne ?

Dans l’arrondissement d’Avesnes, le Département possède et gère plusieurs équipements culturels bien servis : le forum antique de Bavay, le Musverre de Sars-Poteries… M. Lecerf les considère comme des leviers du développement économique et touristique. L’attention devrait se porter sur le parc de Liessies. Concernant le Musverre, le Département serait prêt à subventionner, juste en face, un projet intercommunal de reprise de l’Auberge Fleurie, de création d’une restauration et d’un salon de thé. Il va pour cela «secouer ses collègues» et élus locaux. Il pensait aussi au château Imbert, ancien site du musée, dont les intercommunalités doivent s’occuper. Jean-René Lecerf souhaite aussi mener des initiatives, «en réseau», avec le nord de l’Aisne qui dispose du Familistère de Guise et de la maison natale d’Henri Matisse à Bohain-en-Vermandois.

ValJoly et l’appel d’offres infructueux

Évidemment, il a parlé de ValJoly, gouffre financier notoire. M. Lecerf a évoqué cette «subvention d’équilibre» de l’ordre de 2 millions d’euros versée chaque année «depuis des temps immémoriaux». Il l’a comparée au coût d’achat, en 2017, de l’abbaye de Vaucelles, dans le Cambrésis : 1,9 million ! Il a rappelé que le dernier appel d’offres – visant à procéder à une délégation de service public – avait été infructueux : «Des dossiers ont été retirés, étudiés, mais personne n’a fait d’offre.» Il souhaite en connaître les raisons, même s’il a ses hypothèses. Peut-être faut-il faire plusieurs appels d’offres étant donné la diversité des métiers et activités concernés ? Y a-t-il absence de rentabilité ? Pour lui, il manque toujours un hôtel de 80 lits qui pourrait servir au tourisme d’affaires et aux séminaires. Il a estimé que les cottages de Madame Vacances n’étaient «pas pour rien» et avaient besoin d’un coup de jeune et d’être plus accueillants… En 2008, l’ambition était d’attirer des touristes de tout le Nord de l’Europe, mais le président du Département estime que la clientèle reste principalement constituée des classes moyennes et populaires de la région.