«Il y a beaucoup de nouvelles mesures à attendre dans les prochains mois»

Mi-septembre, le président de la Région a dressé le bilan de l’été, fait le point sur les dossiers et donné l‘orientation des mois à venir. Morceaux choisis.

Xavier Bertrand; lors de sa conférence de presse de rentrée, mi-septembre.
Xavier Bertrand; lors de sa conférence de presse de rentrée, mi-septembre.
D.R.

Xavier Bertrand lors de sa conférence de presse de rentrée, mi-septembre.

 

Après la fusion et le nouveau logo, ce sont des dossiers plus importants qui attendent la Région, a promis Xavier Bertrand lors de sa conférence de rentrée. «Il y a beaucoup de nouvelles mesures à attendre dans les prochains mois, avec une nouvelle politique économique, touristique et culturelle, avec notamment le projet des arénas qui va se concrétiser, et un gros coup de pouce au niveau des gardes d’enfant, a-t-il détaillé. Et, bien sûr, d’ici la fin de l’année, nous présenterons notre budget pour préparer la suite, mais sans augmenter la fiscalité.»

Emploi. Le bilan de Proch’Emploi, c’est pour dans quelques semaines, promet Xavier Bertrand. «Nous allons bien sûr rendre des comptes sur la promesse que nous avons faite aux demandeurs d’emploi. Si les premiers résultats sont concluants, il sera temps de passer à la vitesse supérieure», affirme le président de Région, pour qui «l’emploi reste la priorité n°1», occupant  «85% de son agenda».

Transport. La Région est en train de négocier ferme avec l’Etat sur la question des trains Intercité, dont la gestion pourrait revenir à la Région. «Nous voulons obtenir des bonnes conditions pour la région, et sur le long terme. Nous voulons garder nos dessertes, sans hériter des déficits. C’est un bras de fer, mais nous devrions y voir plus clair à la mi-octobre.» Sur la question des transports scolaires − une compétence passée à la Région −, le président a affirmé son attachement à la gratuité, maintenue partout où elle est existante. Enfin, l’opération ETER a de nouveau bien fonctionné cet été, avec plus de 93 000 billets de train vendus à 1€ : elle sera réitérée à l’avenir.

Culture. Après concertation entre tous les acteurs, un grand plan culturel devrait être lancé d’ici la fin de l’année. Le budget dédié à la culture passera de 70 M€ à 110 M€ d’ici la fin du mandat, promet Xavier Bertrand, qui se veut particulièrement «offensif» sur le cinéma, à qui une enveloppe de 10 M€ par an sera consacrée. «Nous voulons être la première région de France pour la politique cinéma – après l’Ile-de-France bien sûr. Il faut que les réalisateurs, les producteurs, les auteurs, dans la fiction, l’animation, le jeu vidéo, sachent qu’il se passe des choses dans la région. Que l’on y trouve des savoir-faire, des moyens et déjà de beaux succès.» Au travers de Pictanovo, le but est d’attirer davantage de tournages, «vecteurs de culture et de création, de retombées économiques et d’emplois, de fierté et d’image pour la région», martèle Xavier Bertrand.

Agriculture. Une aide sera débloquée pour les céréaliers de la région. «La Région aide les éleveurs depuis le début de l’année 2016, les céréaliers auront aussi la Région à leurs côtés», a promis le président. Le montant de l’aide n’a pas encore été défini. Un plan de réflexion sur la pêche est également en cours, avec notamment un soutien envisagé aux fileyeurs et aux pêcheurs à pied, a assuré Xavier Bertrand. Une décision qui, si elle aboutissait, pourrait se révéler problématique  au niveau européen.

Calais. La Jungle de Calais vivrait ses derniers jours, avant un démantèlement qui devra intervenir «le plus vite possible». «Il y a une vraie urgence, évidemment : on frôle le drame en permanence. Je comprends les maires qui sont inquiets à l’idée d’accueillir des réfugiés sur leur commune, mais il n’y a pas lieu. Il n’y aura pas de mini-Calais ailleurs. Les migrants qui n’ont ni titre de séjour, ni droits devront partir. Je veux bien envisager d‘autres solutions, mais j’attends qu’on me les suggère.» Et le président de Région d’insister sur  la question de “l’après-Jungle» : «Pour nous, le plus important, c’est de poser la question de l’après, pour éviter que nous ayons à revivre une telle situation. Et pour cela il y a des décisions à prendre au niveau européen. Je suis satisfait de voir que mon idée d’un blocus maritime au large de la Libye commence à être reprise. Mais il faudrait aussi sécuriser les  aires d’autoroute bien en amont de Calais pour rassurer les chauffeurs. Les accords du Touquet seront également renégociés. Pour la suite, nous voulons relancer une stratégie économique et touristique pour le Calaisis et la région. Il faut élaborer une stratégie post-Brexit, notre région est la plus proche de l’Angleterre, il faut être prêts à accueillir les particuliers et les entreprises qui voudraient continuer à travailler en Europe.»

Impôts. «Nous avons dit non à la TSER, qui s’élevait quand même à 600 M€, nous veillerons à ce qu’elle ne revienne pas sur la table, d’une façon ou d’une autre. Nous ne laisserons donc pas passer le racket qui s’annonce au niveau des péages, où il est question de récupérer 1 milliard d’euros. Il faut bien sûr moderniser les réseaux, et la Région compte beaucoup d’autoroutes, les sociétés gestionnaires ont largement les moyens de financer les travaux.»

Canal Seine-Nord. «Pour le moment, c’est au point mort. Nous attendons que l’Etat nomme le responsable de la société de projet. Et, pour nous, l’homme de la situation, c’est Jean-Louis Borloo. Plus que le creusement, ce que nous attendons surtout dans la région, c’est la création de toutes les zones logistiques, qui devraient permettre de créer entre 30 000 et 50 000 emplois, au-delà-des 10 000 que devraient générer les travaux. Il faudrait aller vite maintenant, mais ce n’est pas à moi de nommer le chef de projet. Après, il faudra surtout bien rédiger les contrats. Le dossier est symbolique, et il ne faut pas que le canal devienne le symbole du problème du travail détaché en Europe. Nous allons utiliser toutes les clauses qui existent pour parvenir à influer sur les recrutements.»