«Il faut prendre le train qui passe devant nous et ne pas le rater»

Changement de statuts, élection d’un bureau élargi et moments de convivialité ! Les brasseurs de la région ont tenu leur assemblée générale le 27 juin à Arques, à la brasserie Goudale. A cette occasion, Vincent Bogaert, cofondateur de la Brasserie Saint-Germain à Aix-Noulette, a succédé à Raymond Duyck (Jenlain) à la tête du syndicat. Le nouveau président évoque ici ses motivations et ses ambitions.

De gauche à droite, Vincent Bogaert, le nouveau président, et ses deux prédécesseurs, Jean-Paul Vandenbroucke et Raymond Duyck.
De gauche à droite, Vincent Bogaert, le nouveau président, et ses deux prédécesseurs, Jean-Paul Vandenbroucke et Raymond Duyck.

La Gazette : Pourquoi avoir choisi de vous investir à la tête des Brasseurs des Hauts-de-France ?

Vincent Bogaert : Il y a une toute nouvelle génération dans le milieu de la brasserie régionale, qui reprend le flambeau familial. Les idées collent au marché actuel et nous voyons de nouveaux enjeux se dessiner. C’est d’ailleurs une chance dans la région, qu’on ne retrouve pas vraiment ailleurs. Du coup, nous n’avons pas envie d’être dans l’immobilisme, nous souhaitons avancer et faire bouger les choses. Pour ça, nous avons le soutien de la Région. De mon côté, j’ai pas mal d’idées, que j’avais déjà présentées, et je souhaitais les porter. De grands défis qui nous attendent, notamment la relance de la production régionale de houblon, bien trop faible par rapport aux besoins croissants des brasseurs nordistes. Il ne faut pas perdre de temps.

D’une certaine manière, vous vous appuyez sur le renouveau de la filière…

Oui, mais c’est un renouveau général, partout en France, dans le monde. Ceci dit, notre renouveau à nous s’appuie sur une histoire importante de la bière dans la région. Nous avons un super héritage qu’il faut mettre davantage en valeur. A nous de faire vivre les outils qu’on a déjà créés pour le tourisme brassicole. Il va falloir être armés pour tout ce qui va arriver, car nous ne sommes qu’au début de cette nouvelle ère de la bière. Il faut prendre le train qui passe devant nous et ne pas le rater.

Pour vous, c’est une véritable vocation ?

C’est une passion ! C’est un chouette métier, on a le vent en poupe, on rencontre énormément de monde, et je comprends qu’il y ait des jeunes qui souhaitent suivre leurs parents. Nous avons des brasseries de taille industrielle qui brassent en région, des brasseries de taille moyenne ou plus petites. Certaines sont là depuis quatre ou cinq générations et, régulièrement, on voit naître de nouveaux sites. A nous de bien les accueillir et de bien les intégrer. Comme la Brasserie Quentovic, près de Montreuil, qui vient de nous rejoindre.

Vous parliez d’idées que vous souhaitiez porter. Quelles sont-elles ?

Nous avons cette chance d’être très dynamiques, et il va falloir impulser quelque chose de supplémentaire pour garder cette avance. Le tourisme brassicole en fait partie ; la localisation des matières premières sur notre territoire et les recherches variétales en font partie aussi. Puis, la création de salons un peu plus modernes que ce que l’on peut voir actuellement en France est un point sur lequel il va falloir s’atteler. Je peux parler aussi de l’accord mets et bières par exemple. Notre région est très riche en fromages, il s’agit d’articuler tout ça au mieux.

Le bureau

Valentine Brau (Heineken) et Mathieu Duyck (Jenlain) (vice-présidents) ; Frédéric Deceuninck (Les 3 Brasseurs), Thomas Vandome (Saint-Rieul), Pierre Marchica (Trois-Monts), Alain Dhaussy (La Choulette).