«Face à la baisse des dotations, il faut être inventifs»
Le congrès organisé par l'union régionale du Syndicat des directeurs généraux des collectivités territoriales s'est tenu le 15 mai à Berck-sur-Mer. Plus d'une centaine de DGS, sur les 340 adhérents du syndicat, ont fait le déplacement pour s'informer sur la réforme des marchés publics et les techniques innovantes en management dans un contexte de réduction des moyens financiers.
Jean-Marc Ducroquet, président de l’union régionale Nord – Pas-de-Calais du Syndicat des directeurs généraux des collectivités locales, a rappelé que la fonction des DGS a beaucoup changé depuis sa création. «Avant la décentralisation, nous étions des directeurs généraux dans le prolongement de l’État. Après les années 80, nous sommes peu à peu devenus autonomes, les maires et les présidents d’intercommunalité étant devenus des décideurs politiques. Le DGS n’est plus un spécialiste mais doit avoir des connaissances sur tout. Il doit animer, diriger ses équipes, innover…» Membre de la direction générale, en lien étroit avec l’exécutif élu local, maire ou président, le DGS assure la coordination générale des services pour la mise en œuvre des projets de la collectivité. Face à la baisse des dotations de l’État, les capacités fiscales des collectivités ont trouvé leurs limites. Leur taux d’endettement ne leur permet plus d’envisager les gros investissements comme c’était le cas auparavant, dans la culture, l’éducation, le sport ou les voiries. «Nous entrons dans une période où l’on va être gestionnaires des biens actuels en développant la démocratie participative. Nous serons en association de plus en plus étroite avec nos concitoyens, notamment grâce au data, des logiciels informatiques qui seront accessibles à tous», souligne le président, en insistant sur le fait que si le citoyen est expert du quotidien, c’est l’intérêt général qui prévaudra toujours in fine.
«Repenser notre fonctionnement»
«Nous allons travailler sur le lien social, un axe fondamental si l’on veut maintenir la cohésion sociale des territoires», a précisé Jean-Marc Ducroquet qui devrait bientôt remettre son mandat de président après six années à la tête du syndicat régional. Elodie Kuchinski, présidente de la section départementale du Pas-de-Calais, devrait assurer la succession prochainement. Les propos du sociologue Jean Staune sont venus corroborer le discours du président Ducroquet, lorsqu’il a évoqué les cinq révolutions en cours : conceptuelle, technologique, économique, managériale et sociétale. Au-delà des contingences d’une gestion territoriale, ce qui permettra de faire évoluer les diverses politiques, c’est, selon Jean Staune, la mobilité intellectuelle, «comme un tableau pointilliste», a-t-il conclu.