«Des bonnes pratiques qui méritent d’être généralisées»
Initiative Ternois-Artois a reçu un hôte de marque le 8 avril dernier. En effet, Louis Schweitzer est venu se pencher sur le cas de la dynamique plate-forme d’initiative locale.
Il y a quelques mois, Initiative Ternois-Artois fêtait ses 20 ans et, à cette occasion, Louis Schweitzer était attendu parmi les invités d’honneur. Retenu par des obligations, le président du réseau Initiative France avait dû finalement décliner l’invitation, mais il avait promis de venir ultérieurement à la rencontre des acteurs économiques du secteur Artois-Ternois. Homme de parole, Louis Schweitzer a consacré plusieurs heures à ce territoire le 8 avril dernier. «J’ai été frappé par le travail de qualité réalisé par Initiative Artois-Ternois et surtout par son efficacité et ses résultats. Le taux de performance de la plate-forme, qui accompagne les créateurs en leur octroyant des prêts d’honneur, atteint un niveau supérieur à celui réalisé en moyenne par le réseau. Je voulais mieux connaître cet outil au service de son territoire et, pourquoi pas, généraliser les bonnes pratiques déployées par Initiative Ternois-Artois», a expliqué Louis Schweitzer.
Il a d’abord pu échanger avec les forces vives d’un secteur géographique marqué par la ruralité, mais où l’esprit d’entreprendre affiche une réelle dynamique. Ainsi, il a dialogué avec une trentaine de chefs d’entreprise, évoluant dans des domaines variés, comme l’explique André Genelle, directeur d’Initiative Ternois-Artois : «L’idée était de lui présenter le tissu économique local. Il y avait des entreprises qu’on a aidées, mais pas uniquement.»
Projets d’avenir. La présence de cet invité prestigieux a été mise à profit pour évidemment faire passer des messages jusqu’aux hautes instances parisiennes… Au fil de la discussion, on ressent les principales inquiétudes des dirigeants. Certains s’en sortent plutôt pas mal malgré la conjoncture difficile, pour d’autres la situation est plus délicate. On évoque la crise certes, mais les chefs d’entreprise pointent également du doigt la formation et les difficultés à recruter, avec un vœu : celui de voir s’harmoniser l’offre et la demande d’emplois. Autre préoccupation majeure, le développement technologique a alimenté les débats, les participants exprimant leurs difficultés à innover sans cesse, pourtant clé de la compétitivité.
La deuxième partie de la visite a servi à présenter des projets remarquables. Louis Schweitzer a visité la plate-forme multiservice (PMS) de Tincques, réalisée par la communauté de communes de l’Atrébatie. Ce bâtiment BBC abrite les services de la structure intercommunale, une matériauthèque, des bureaux destinés aux investisseurs locaux et bientôt une crèche d’entreprises. Ce fut une opportunité pour exposer la politique volontariste menée par l’Atrébatie en matière de développement durable puisque la PMS s’inscrit dans un champ plus large comprenant un schéma éolien, la mise aux normes environnementales des bâtiments ou encore la formation des entreprises locales du BTP.
Fut également évoquée la création prochaine d’une unité de méthanisation. Ce projet porté par des agriculteurs locaux devrait voir le jour prochainement sur la commune de Valhuon. Il se traduira par la production d’énergie électrique, mais il sera aussi question d’une algue, appelée spiruline, qui sera utilisée dans les cultures en tant que fertilisant.