«C'est-à-dire» simplifie les documents complexes

Qui n'est jamais resté perplexe devant un document dont il n'arrive pas à saisir les subtilités, voire l'essence même de l'information qu'il contient, l'obligeant à avoir recours à un aidant proche, à l'émetteur du document lui-même : en quelque sorte à un traducteur» à même d'en simplifier le contenu et de le rendre aisément compréhensible ? Avec l'application «C'est-à-dire» - tout un programme quand on a besoin de clarification ! -, la start-up Ergonotics, installée aujourd'hui à EuraTechnologies, a la solution à même de redonner de l'autonomie en restituant les éléments essentiels du document en langage simple.

Exemple de simplification d'un tableau de garanties : capture écran du résultat de l’algorithme de compréhension d’un tableau de garanties de mutuelle (M comme Mutuelle) pour un besoin connu (ex : « j’ai besoin d’une prothèse auditive »)
Exemple de simplification d'un tableau de garanties : capture écran du résultat de l’algorithme de compréhension d’un tableau de garanties de mutuelle (M comme Mutuelle) pour un besoin connu (ex : « j’ai besoin d’une prothèse auditive »)

 

 

D.R.

La linguiste informaticienne Aurélie Merlo a été récompensée, avec la société Ergonotics qui l'emploie, du Grand Prix 2015 des Force Awards Nord de France pour leur projet public/privé d'aide à la communication par pictogrammes.

 

 

 Spécialisée dans le traitement informatique du langage, Ergonotics − créée en 2010 par les informaticiens François Liger, président de la société, Gilles Vollant et le docteur en linguistique informatique Anastasia Yannacopoulou − a historiquement développé une technologie de compréhension du langage qui permet de décortiquer un message en éléments sémantiques manipulables par la machine, pour les restituer en actions informatiques. Avec succès – les applis «Convex» et «Assistant TV» en témoignent -, mais le principal marché visé des assistants personnels a été occupé par d’autres.

Elle a alors eu l’idée de développer une technologie complémentaire d’aide à la communication par pictogrammes avec génération de texte et prédiction sémantique en temps réel. Là aussi avec succès, puisque cette appli doit sortir sous deux mois pour le plus grand profit des personnes privées de l’usage de la parole ou atteintes de troubles du langage.

Pour maîtriser ces deux technologies de compréhension et de génération de langage, Ergonotics a saisi l’opportunité de l’appel à projets “Silver Surfer” pour les marier en une technologie à même d’offrir aux personnes âgées un service susceptible d’améliorer leurs conditions de vie.

«Nous étions persuadés de pouvoir répondre aux problématiques de perte de capacités cognitives, d’autonomie et d’isolement des personnes âgées face à l’afflux de documents administratifs, légaux, commerciaux…», explique Aurélie Merlo, le quatrième membre de l’équipe embauché en 2012. Le démonstrateur mis au point par Ergonotics a fait la preuve de la pertinence du concept : les documents de M comme Mutuelle, qualifiés pour le coup de «technocratiques», ont été restitués en messages reformulés, simplifiés et compréhensibles par tous, jusqu’à séduire le jury de l’appel à projets. «Le résultat de la comparaison entre le texte original et le texte simplifié était pertinent. Cette appli correspond à un vrai besoin d’autonomie des personnes âgées.»

Prochaine étape ? «Le démonstrateur a montré la faisabilité technique de l’appli. Nous devons l’alimenter en documents. L’enveloppe financière va permettre de passer à une application exploitable grandeur réelle.»
«Notre idée est qu’elle soit gratuite pour son utilisateur final, expliquait François Liger lors de la présentation. Notre marché, ce sont les générateurs de documents, les mutuelles bien sûr, mais aussi tous les acteurs qui ont intérêt à satisfaire leurs clients en désengorgeant leurs services clientèle et leurs supports téléphoniques. L’appli peut être un élément appréciable et apprécié de différenciation…» A bon entendeur !