«C’est une belle aventure»

Catherine et José Poultreniez ont repris à Serge Strozyk la société Stecma à Calonne-Ricouart, faisant de cette transmission également un véritable projet de vie. L’entreprise est avantageusement positionnée dans le second œuvre, avec différentes prestations : menuiserie aluminium/PVC/bois, plâtrerie, plafonds et faux plafonds, isolation acoustique et thermique (bâtiment basse consommation). Nous avons rencontré ce jeune couple de repreneurs, très mobilisés par le développement de leur société.

Deux chantiers illustrent les différentes prestations (faux plafonds, cloisonnements et vitraux) réalisées par l’entreprise.
Deux chantiers illustrent les différentes prestations (faux plafonds, cloisonnements et vitraux) réalisées par l’entreprise.
 
D.R.
Catherine et José Poultreniez ont fait de la reprise de l’entreprise un projet professionnel et de vie.

 

 

La Gazette. Quels sont vos formations et parcours professionnels ?

Catherine Poultreniez. Après un BEP commercial, mon expérience professionnelle s’est développée essentiellement pendant 28 ans dans le domaine commercial, la gestion administrative et l’après-vente.

José Poultreniez. Nous sommes assez complémentaires. Mes études sont plutôt techniques (baccalauréat électrotechnique, puis BTS en génie climatique). Mon parcours m’a permis, à travers différents postes, de découvrir et maîtriser la formation des hommes, la gestion et le management d’équipe et, immanquablement, le commercial dans différentes entreprises de manutention et de vente de services dans le BTP.

 

Quel a été le facteur déclencheur de votre volonté de reprendre une entreprise ?

Nos situations professionnelles respectives début 2012, peu stables, nous ont conduits à nous questionner sur notre avenir. Nous avons travaillé ensemble avec bonheur pendant cinq ans dans la même entreprise. Après réflexion, l’idée s’est imposée de créer ou reprendre ensemble une entreprise, avec une composante des prestations à destination de personnes en situation d’handicap, mon frère étant handicapé moteur.

 

Combien de temps s’est-il passé entre l’idée et la clôture du dossier ?

Les contacts avec Sandrine Brief, à l’antenne de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Béthune, dès mai-juin 2012, nous ont amenés à rencontrer Serge Strozyk qui cédait son entreprise. En novembre 2012, le dossier de bouclage de la reprise du fonds de commerce de Stecma était assuré pour une reprise au 1er janvier de cette année.

 

Pouvez-vous nous donner vos critères de choix pour l’entreprise reprise ?

Nous avons établi un cahier des charges adapté à notre situation personnelle − nous sommes mariés et avons deux enfants − et naturellement nos possibilités financières : société de moins de 50 personnes, située dans un rayon de 30 kilomètres autour de Béthune, dans un domaine plutôt technique, avec des salariés qualifiés et expérimentés.

 

Quels ont été vos partenaires durant la reprise ?

L’antenne de Béthune de la Chambre des métiers a trouvé l’entreprise et nous a aidés à construire le projet (statuts, démarches administratives, prêt d’honneur, etc.) et continue d’ailleurs à nous suivre en assurant, entre autres, une formation à la comptabilité. Au-delà du prêt d’honneur, le réseau Entreprendre Artois apporte un accompagnement personnalisé ainsi que son réseau, bien utile pour prendre la dimension du chef d’entreprise. L’apport de la caution de Pas-de-Calais actif, du réseau France active, a permis d’obtenir dans de bonnes conditions un financement de la Banque populaire du Nord à travers son agence de Lillers. Le dossier financier, avec le business plan associé, a été construit et présenté aux banques par notre cabinet d’expertise comptable Blondeau à Béthune. La Fédération du bâtiment Artois a réalisé un pré-audit et apporte également son expertise dans différents domaines (formations, documents uniques, affichages obligatoires, etc.).

 

Que vous a-t-il manqué le plus durant la durée de la transmission ?

Serge Strozyk, l’ancien dirigeant, a accepté de nous accompagner en tant que chef de chantier, et sa sœur Nadine nous épaule pour la partie administrative et comptable. Nous avons eu un peu de difficultés à maintenir les conditions d’achat avec certains fournisseurs qui souhaitaient les réactualiser. Cela est derrière nous. Nous devons être très vigilants avec la trésorerie. En effet, malgré les dispositions légales sur les 45 jours de délai de paiement, nous sommes confrontés à son irrespect par certaines collectivités ou grosses entreprises. Le rapport de force n’est malheureusement pas en notre faveur.

 

Près d’un an après la reprise, quel bilan pouvez-vous faire sur la reprise elle-même et l’activité ?

Les résultats sont satisfaisants et le professionnalisme des équipes s’est vérifié, nous avons d’ailleurs embauché sept salariés. La crise est là, mais nos clients − entreprises, collectivités  territoriales, sous-traitance de groupes importants, certains particuliers (par bouche à oreille) − ont bien suivi suite à la reprise. 

 

Donneriez-vous quelques conseils aux futurs repreneurs ?

Parfois, on se dit que pour franchir le pas, il faut être inconscient, mais c’est une belle aventure, d’autant plus en couple. Bien s’entourer, écouter beaucoup, ne pas se mettre trop de freins, garder son fil conducteur, ne pas hésiter à se remettre en cause ou revisiter certains sujets (je pense en ce qui nous concerne aux assurances), voilà les quelques lignes de conduite que nous nous appliquons.

 

Quels sont vos projets pour l’entreprise ?

Bien sur, nous souhaitons poursuivre notre développement. Nous investissons énormément dans la formation (amélioration et rénovation énergétique, les normes et règlements sur l’accessibilité, etc.). L’objectif est d’être reconnu comme un acteur majeur dans la mise en œuvre de solutions et matériaux basse consommation énergétique et de proposer à nos clients des offres d’accessibilité performantes en s’appuyant sur les labels et agréments indispensables. Nous sommes déjà en mesure de présenter une offre de gestion de dossier qui intègre les travaux dans le respect des normes et la gestion des aides et subventions, le client particulier ne payant que le complément éventuel.

 


Infos clés

Entreprise : Stecma entreprise à Calonne-Ricouart

Chiffre d’affaires prévisionnel: 1,45 M€

Effectif : 14 salariés dont 2 apprentis

Dirigeants: Catherine et José Poultreniez (cogérants)

Date de création : 11 décembre 1981 (reprise au 1er janvier 2013)

Site internet : www.stecmaentreprise.fr

Siret : 789 617 354 00012 

NAF : 4332B (travaux de menuiserie métallique et serrurerie)

D.R.

 D.R.

 

Deux chantiers illustrent les différentes prestations (faux plafonds, cloisonnements et vitraux) réalisées par l’entreprise.