«Aujourd’hui, 69% des CDI intérimaires sont d’anciens demandeurs d’emploi»
Le 24 novembre, Christophe Catoir, président du groupe Adecco France, a reçu dans ses locaux de Marcq-en-Barœul Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, pour faire le point sur la convention engagée ensemble il y a un an. Pierre Lombard, directeur des opérations Adecco Nord, et les collaborateurs des entreprises impliquées dans ce dispositif étaient également présents. Jusqu’à présent, 181 CDI intérimaires Adecco ont été signés dans ce cadre sur la région. Un premier bilan très positif !
La Gazette : Christophe Catoir, quel regard portez-vous sur cette convention inédite signée entre vous, leader du travail temporaire en France, et les Hauts-de-France ?
Christophe Catoir : D’abord, c’est un bel apprentissage, car on a beaucoup appris au cours de cette première année. Comme collaborer avec les équipes de Proch’Emploi, le dispositif du Conseil régional qu’on ne connaissait pas très bien. Aujourd’hui, c’est une réussite. Concrètement, chaque mois qui passe voit un flux de 25 à 30 CDI intérimaires qui rejoignent un des cinq pôles de compétences partagées que nous avons identifiés (Lille, Douai, Hénin-Beaumont avec la logistique, Valenciennes avec l’automobile et Méaulte avec l’aéronautique), et ce qui n’était initialement qu’une intuition est devenu une réalité qui monte en puissance.
Ce sont ces CDI intérimaires qui ont rendu la convention possible…
Oui, ces contrats sont nés en mars 2014 par le fait de la loi, et ils ont vu le jour en partant d’un principe qui est bon. D’abord, quand on fait travailler beaucoup d’intérimaires sur un secteur, il y a une partie d’entre eux que l’on peut sécuriser en termes d’emploi, car on les fait travailler toute l’année. Ensuite, nous avons pu mettre l’accent sur la formation, car actuellement on voit qu’il y a des bassins d’emploi sur lesquels il y a beaucoup d’offres non pourvues et qu’il existe également beaucoup de candidats qui ne trouvent pas d’emploi. A travers ces pôles, nous montons les personnes en qualification pour leur permettre d’acquérir les compétences recherchées par les entreprises.
Cette signature avec la Région a été un bel accélérateur…
En fait, cela nous a obligé à nous fixer des objectifs et a permis de mettre nos équipes en tension avec ces mêmes objectifs. Le problème de l’emploi, souvent, tient dans le fait que les différents acteurs n’ont pas toujours le même objectif. Là, vous avez deux acteurs qui se sont rencontrés et qui se sont dit qu’il y avait un objectif commun à se fixer.
Cela a-t-il été facile de convaincre vos partenaires ?
En fait, nos partenaires, ce sont des candidats et des entreprises. Côté entreprises, l’idée a vite fait son chemin. Exemple avec la filière automobile, où nous avons su mettre autour de la table Renault, Peugeot et Toyota. Les constructeurs nous ont dit : ‘‘pas de soucis !’’. Côté candidats, comme nous avions beaucoup d’intérimaires qui ne souhaitaient pas de CDI intérimaire, il a fallu trouver des personnes motivées et nous nous sommes tourné vers Proch’Emploi, c’est-à-dire vers des demandeurs d’emploi qui avaient tout à gagner. Aujourd’hui, 69% des CDI intérimaires sont d’anciens demandeurs d’emploi.
Légende photo : De gauche à droite, Eric Moriss, responsable emploi du pôle industriel Nord chez PSA, Vincent Guarandelli, responsable emploi du pôle industriel Nord chez Renault, Xavier Bertrand et Christophe Catoir.