« Inquiet mais mobilisé », Frédéric Motte bat le rappel autour du projet de loi El-Khomri

En pleine polémique autour de la réforme du code du travail, Frédéric Motte est monté au créneau pour défendre le projet, qui a tout le soutien du Medef. «On aurait pu être encore plus ambitieux, mais ça va dans le bon sens », déclare ainsi Frédéric Motte, qui reconnaît devoir parfois « se pincer » pour se convaincre que les propositions contenues dans le projet de loi sont bien réelles.

Le projet de réforme, qui reprend un certain nombre des antiennes du syndicat patronal, a donc, sans grande surprise, l’appui du Medef, qui invite avant tout les politiques et les salariés à « faire confiance aux patrons », dans une période toujours plus sombre. « La situation économique est censée s’améliorer, mais on ne voit rien venir. L’alignement des planètes tant promis est bien là, mais notre pays n’arrive pas à en profiter, alors que partout ailleurs, le chômage diminue », a prévenu Frédéric Motte. « En France, il reste supérieur à 10%, et même à 13% dans la région. Les investissements ne redémarrent pas, la consommation non plus, et le moral des patrons n’est pas bon. Il y a urgence à avancer. »

Parmi les bonnes mesures présentes dans la loi, Frédéric Motte souligne le volet concernant les prud’hommes. « La barémisation des indemnités aux prud’hommes, c’est de la visibilité pour les chefs d’entreprises, » a-t-il martelé, avant de pousser un « coup de gueule » contre les « juges hors sol » de l’affaire Desseilles, qui ont mis le dentellier en grande difficulté en annulant le licenciement de cinq salariés.

« Ce projet de loi marche bien sur deux jambes, la flexi-sécurité », a assuré Frédéric Motte. « Ailleurs, on connaît un haut niveau de réforme, mais nous, on continue à s’enfoncer. Il est temps de mettre des actes en face des discours. ». Le président du Medef régional n’a d’ailleurs pas manqué de tacler au passage la maire de Lille, pour sa prise de position contre le projet de réforme. « Martine Aubry ne connaît pas l’entreprise, elle n’aime pas l’entreprise, et n’aime pas les patrons. Ses postures du 19ème siècle ne font pas avancer le débat », juge M. Motte. « Il faut entendre la forte mobilisation contre ce projet, mais il faut aussi penser aux six millions de chômeurs… » Un certain nombre d’entre eux sans doute a pourtant signé la pétition contre la réforme, qui a recueilli plus d’un million de signatures en ligne.

« Faites-nous confiance, laissez-nous travailler », a pour finir plaidé Frédéric Motte au nom des chefs d’entreprise. Le Medef promet d’ores et déjà d’être en première ligne dans les débats autour de l’élection présidentielle.

J.M.