"C'est horrible": Paris écrasée par la chaleur
Dans les rues de Paris, les passants pressent le pas pour aller travailler, zigzaguent pour éviter les trottoirs ensoleillés. "Avec la chaleur, c'est très difficile voire insupportable" de se déplacer, considère Khadija, auxiliaire de vie...
Dans les rues de Paris, les passants pressent le pas pour aller travailler, zigzaguent pour éviter les trottoirs ensoleillés. "Avec la chaleur, c'est très difficile voire insupportable" de se déplacer, considère Khadija, auxiliaire de vie sociale, en chemin vers le domicile d'un patient.
Les températures dépassent les 30°C depuis le début de la semaine dans la capitale, et y ont atteint 35° vendredi dans l'après-midi. Cette canicule tardive handicape les déplacements et le travail de plusieurs corps de métiers.
Sidibé (qui n'a pas souhaité donner son nom), un déménageur de 36 ans, s'accorde une pause sur le chemin de la crèche avec ses enfants, le souffle court: "La journée, c'est horrible: je fais des allers-retours jusqu'au cinquième étage pour descendre des meubles ou des frigos. Le tout sans ascenseur ! Quand il fait chaud comme ça, ça m'empêche de respirer".
Dans le 20e arrondissement, une pharmacie indique 34°C. Sur un banc, Aroiri Reygaya, vêtue d'une longue robe multicolore, se repose. "Je suis très fatiguée. Je fais des heures et des heures de ménage dans la journée et avec les déplacements dans le bus et le métro, c'est trop", lâche dans un souffle celle qui passera la barre des 60 ans à la fin du mois.
Le logement qu'elle loue, situé dans le même quartier, est un petit studio situé au 6e étage d'un vieux bâtiment sans ascenseur, "autant dire un four". "Rien qu'en descendant les escaliers, je suis déjà à bout", soupire la femme de ménage.
Elsa Beressi, 35 ans et responsable pédagogique dans une école de kinésithérapie, abonde: "J’ai déjà vécu sous les toits de vieux bâtiments, c’est une fournaise ! Comment fait-on pour vivre dans ce cas-là ? Et dans les rues, il n'y a pas un arbre !"
Pour en trouver, il faut marcher jusqu'au cimetière du Père-Lachaise, à quelques centaines de mètres. Des touristes y sont venus se poser sur un banc pour boire une gorgée d'eau à l’ombre des arbres. "C'est fou quand même, cette chaleur en septembre !", lâche une visiteuse.
On est tous à plat
Pour beaucoup, septembre est synonyme de rentrée. C'est le cas pour Benjamin Mauger, 20 ans et en troisième année de médecine à la Sorbonne. "Avec cette chaleur, c'est impossible de travailler. On fait rien, on est tous à plat", lâche-t-il.
Clément Humbert, un étudiant de 19 ans, sort d'un supermarché où il a acheté une bouteille d'eau fraîche d'un litre et renchérit: "C'est une galère de travailler dans les BU (bibliothèques universitaires, ndlr), la plupart d'entre elles ne sont pas climatisées et comme on est nombreux, il fait très chaud à l'intérieur. Pour bosser, c'est pas idéal".
Quatorze départements d'Île-de-France et du Centre-Val de Loire sont en vigilance orange canicule vendredi et samedi, un épisode de chaleur inédit si tard dans l'année.
La ville de Paris a déclenché son "plan canicule niveau 3" et déployé des brumisateurs dans des jardins, élargi les horaires d'ouverture de sept piscines et de 20 grands parcs, mais aussi renforcé les maraudes auprès des personnes à la rue.
Les températures devraient rester encore élevées dimanche, "quoique possiblement en légère diminution, avant une baisse plus significative à compter de lundi", selon Météo France. En attendant, les Parisiens vont devoir s'habituer à des heures chaudes, y compris la nuit.
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