Bureaux : la demande trop peu présente dans la métropole lilloise
Sans être "réellement mauvais", le marché des bureaux n’a pas refleuri au deuxième trimestre 2014. La reprise se fait attendre. De quoi s’interroger sur ses perspectives au second semestre.
Les professionnels de l’immobilier de bureau s’attendaient à mieux en termes d’activité pour le deuxième trimestre 2014. Ils pouvaient, à la fin du premier trimestre, entrevoir «une légère reprise». Elle n’est pas là, ce qui peut s’expliquer à considérer les chiffres publiés cet été sur l’état de l’économie française…
«Passable». A 27 272 m2 commercialisés, le bilan est loin d’être exceptionnel, mais aussi loin d’être catastrophique, très légèrement supérieur aux 25 480 m2 du premier trimestre 2014 et du même ordre que le deuxième trimestre 2013 qui, à 28 044 m2, était alors jugé «satisfaisant» et «mérit(ant) même une mention compte tenu du contexte économique défavorable». Si 2012 affichait 23 624 m2, 2011 affichait 31 559 m2, des écarts autrement plus conséquents qui entraînent que ces 27 272 m2 ne représentent que 3% de moins de mètres carrés commercialisés par rapport à la moyenne réalisée par les deuxièmes trimestres des cinq dernières années.
Ce résultat «passable, peut mieux faire» comme l’écrit l’Observatoire du marché des bureaux de la métropole lilloise, doit à la reprise du marché du neuf qui affiche 10 075 m2 contre 2 386 m2 au premier trimestre 2014 et 7 639 m2 au deuxième trimestre 2013, trimestre qui affichait alors un faible niveau en comparaison des 9 379 m2 commercialisés en moyenne lors des cinq années précédentes. Un score que l’OBM tempère en notant que le score «tient avant tout à deux grosses transactions».
Le marché de la seconde main − 63% du volume transacté à 17 197 m2 − s’avère faible par rapport aux années précédentes, 23 094 m2 au premier trimestre 2014, considéré certes comme «très bon», 20 405 m2, 18 432 m2 et 21 721 m2 réalisés aux deuxièmes trimestres des années 2013, 2012 et 2011.
L’OBM fait aussi le constat que le marché pêche par un nombre de commercialisations «nettement en dessous de son niveau habituel». S’il fait état de «138 commercialisations depuis janvier alors qu’un premier semestre enregistre en moyenne 44 transactions de plus», le cabinet Arthur Loyd précise toutefois que «le nombre d’affaires est en légère hausse» à mi-année, à comparer aux 126 transactions constatées sur la même période de 2013.
Perspectives. Pour expliquer ce niveau de commercialisation qui n’est pas réellement mauvais, l’OBM, qui fait la synthèse des avis des professionnels métropolitains de la transaction tertiaire, avance plusieurs explications : «moins de demandes, de nombreux reports de signature et un stock neuf qui, sur certains secteurs géographiques, propose peu de choix».
Dans son «Point marché» consacré au premier semestre 2014, le cabinet Tostain & Laffineur observe qu’il faut remonter au 1er semestre de l’année 2011 pour constater un aussi faible volume transacté et que cette année-là, le volume global de l’année n’était que de 130 000 m2 contre une moyenne de 162 000 m2 sur les années 2010 à 2013. «Les perspectives pour cette fin d’année 2014 ne sont pas très encourageantes», avance-t-il, ajoutant même qu’«il sera peut-être difficile d’atteindre les 130 000 m2 de 2011» et expliquant que «la demande exprimée moins présente, les négociations très longues et l’absence de croissance économique incitent les utilisateurs à la plus grande prudence».