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Bulle d’air offre un répit aux aidants

Accompagner une personne fragilisée demande une présence permanente. Bulle d’air propose de prendre le relais ponctuellement. Une démarche labellisée.

Béatrice Grossemy, directrice de la Maison d’accueil et des services, Léa Schietequatte, responsable de secteur pour Bulle d’air. (@Aletheia Press / DLP)
Béatrice Grossemy, directrice de la Maison d’accueil et des services, Léa Schietequatte, responsable de secteur pour Bulle d’air. (@Aletheia Press / DLP)

« L’accompagnement des aidants est un sujet que nous portons depuis longtemps. Nous avons d’abord imaginé un accueil de jour et de courts séjours pour les personnes fragilisées. Mais de fait, cela exclut forcément beaucoup de besoins », explique Béatrice Grossemy, directrice de la Maison d’accueil et des services d’Acheux-en-Amiénois. Cette plate-forme multi-services à destination des personnes fragiles compte, notamment, un Ehpad et un service d’aide et de soins à domicile pour personnes âgées et en situation de handicap.

Fin 2018, la Mutuelle sociale agricole (MSA), à l’initiative de Bulle d’air, propose à la structure samarienne de porter cette initiative de répit aux aidants à domicile. « Nous proposons de relayer l’aidant de façon ponctuelle ou régulière auprès d’un proche âgé, malade ou en situation de handicap pour trois heures, au minimum, et jusqu’à plusieurs jours » ,détaille Léa Schietequatte, responsable de secteur Bulle d’air.

Dans la Somme, ce service a été sollicité par 47 familles en 2020 et en accompagne aujourd’hui 30 de façon régulière. « 48% des demandes intègrent une prise en charge la nuit. Nous avons vu également l’intérêt pour Bulle d’air fortement augmenter après l’été, il s’agit pour beaucoup d’une réflexion engagée après le premier confinement », poursuit-elle.

Joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, Bulle d’air peut intervenir y compris auprès d’enfants à partir de 3 ans. « Ce n’est pas d’un service d’aide à domicile, mais une action complémentaire », précise Léa Schietequatte avant d’ajouter : « Nous nous rendons une première fois au domicile de la famille pour la rencontrer, pour préciser ses besoins. Ce premier échange nous permet ensuite de trouver la bonne relayeuse et d’établir un devis. Nous nous rendons une seconde fois au domicile de l’aidant, avec elle, pour faire les présentations et lui faire découvrir le logement ».

Un recrutement sensible

Si ce relais est bénéfique pour les familles, il l’est aussi pour les aidés, heureux de rester dans leur environnement tout en rencontrant une nouvelle personne. Afin de faciliter le recours à ce dispositif, la structure gère elle-même la partie administrative, mais aussi le montage financier. « Nous sommes sur une démarche labellisée, avec un cahier des charges très précis, d’où l’importance portée au recrutement des relayeuses », souligne Béatrice Grossemy.

Si actuellement Bulle d’air a sélectionné 150 relayeuses sur le département, la structure cherche activement à recruter. « Le savoir-être est sans doute la qualité que nous recherchons le plus, il faut également être autonome et avoir une certaine expérience. La relayeuse vient remplacer un aidant, il est absolument essentiel de pouvoir créer un lien de confiance avec la famille », pointe Léa Schietequatte. L’expérience et la connaissance des gestes professionnels est également un plus. « Nous allons mettre en place, cette année, un système de suivi pour proposer des formations, mais aussi des groupes de paroles. Il est important de pouvoir échanger sur les pratiques et les éventuelles difficultés rencontrées », note-t-elle.