bpifrance finance l'innovation en e-santé en région

Le montant total des financements a atteint 1,5 million d'euros, bénéficiant à une dizaine de projets sur la période 2014-2015.

La tablette Care and Confort de Scotler équipe plus de  5 000 lits au CHR de Lille.
La tablette Care and Confort de Scotler équipe plus de 5 000 lits au CHR de Lille.
D.R.

La tablette "Care and Comfort" de Scotler équipe plus de 5 000 lits au CHR de Lille.

 

Les technologies numériques dans le domaine médical (medtech) sont dans les bonnes grâces de bpifrance. Le bilan de la banque publique d’investissement qui l’indique est celui de 2014. 53 projets en e-santé ont été financés à l’échelle nationale l’an dernier, indique ce bilan sectoriel rendu public cet été. Ce qui place cette filière en tête pour le nombre de projets financés dans le secteur médical. Qu’en est-il dans le Nord-Pas-de-Calais? “Dix entreprises financées sur des projets de R&D dans le domaine de la e-santé pour un montant global de 1,5 millions d’euros“, indique Grégory Givron, délégué innovation à la direction régionale de bpifrance. Parmi les projets financés, certains, déjà sur le marché, sont destinés à améliorer la vie du patient et les pratiques en milieu hospitalier.

La gamme de logiciels dénommée “Patient of Interest” est utilisée depuis l’an dernier au sein du groupement hospitalier de la Catho à Lille. Celle-ci permet d’identifier des profils  de patients parmi des grandes masses de données. “Les hôpitaux ont actuellement des millions de dossiers patients qui sont peu utilisés parce que les logiciels ne sont pas prêts, les personnels médicaux n’ont pas le temps.  Nos techniques automatiques d’intelligence artificielle permettent d’analyser ces données pour détecter des patients qui soit présentent certains risques donnés, soit intéressent la recherche clinique, ou des patients dont les dossiers médicaux contiennent des erreurs, etc. C’est du profilage précis de patients dans des masses énormes de données. Nous faisons de la recherche d’aiguilles dans des bottes de foin hospitalières“, explique David Delerue, dirigeant d’Alicante, une SSII de Seclin spécialiste du big data à l’origine de cette gamme de logiciels. Cette dernière, développée avec le concours de l’INRIA et de l’université Lille 1, a bénéficié d’un financement de bpifrance. Alicante, dont les solutions sont utilisées dans une centaine d’hôpitaux en France, vise l’international pour 2016.

Autre projet financé par la banque publique d’investissement et déjà sur le marché : la tablette tactile “Care and Comfort” de Scotler, une PME de la Haute-Borne à Villeneuve-d’Ascq. Ce terminal numérique à l’usage du patient hospitalisé équipe déjà plus 5 000 lits d’hôpitaux, dont 2 000 au CHR de Lille. La tablette comprend une interface ludique permettant au patient de rester connecté et une interface comprenant son dossier médical. Un marché de niche car les tablettes ordinaires ne sont pas adaptées au milieu hospitalier. “Elles ne peuvent pas être désinfectées, elles ne sont pas étanches et ne respectent pas les normes médicales. Notre tablette est fabriquée avec du plastique médicalisé, ce qui garantit l’étanchéité et permet la désinfection. Elle comporte un cache au niveau de la webcam pour éviter d’être filmé à son insu et respecte les normes médicales”, explique Olivier  Overcaemst, dirigeant de Scotler. Hormis le CHR de Lille, la tablette “Care and Comfort”, financée à hauteur de 250 000 euros, est utilisée dans plusieurs autres hôpitaux, à Charleroi en Belgique, à São Paulo au Brésil et bientôt près de Genève en Suisse.