Environnement

Boves : place centrale du recyclage de capsules de café

Depuis quelques mois, le site Valopôle de Boves trie et recycle les capsules en aluminium collectées dans toute la France par l’Alliance.

Une fois triées, les capsules sont compactées en balles et expédiées en Allemagne pour un recyclage à 100 %. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Une fois triées, les capsules sont compactées en balles et expédiées en Allemagne pour un recyclage à 100 %. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Le marc est séparé de l’aluminium et des plastiques avant d’être composté. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Il y a quelques années, les dosettes individuelles de café en aluminium étaient pointées du doigt pour leur lourd impact environnemental. Aujourd’hui, un travail important a été conduit pour alléger considérablement cet impact via des filières de recyclage. Et c’est à Boves, à deux pas d’Amiens, que se joue une part importante de cette activité. Pour 35% des Français (50% à l’horizon 2022), les capsules sont valorisées dans les centres de tri des collectivités équipées à travers le projet métal, mais une grande part du territoire dépend encore d’une collecte spécifique.

Et pour celle-ci, jusqu’alors, ces capsules en aluminium étaient acheminées aux Pays-Bas pour y être valorisées. Désormais, Véolia a développé une solution de recyclage sur son site Valopôle de Boves, qui est aujourd’hui en mesure de traiter la totalité des capsules aluminium collectées en France. Capacités de stockage, machine de déconditionnement, main d’œuvre (10 personnes)… Au total, Véolia a investi ici plus d’un million d’euros dans ses outils de valorisation de produits organiques, parmi lesquelles les fameuses capsules.

Retour à la terre pour le marc de café

Ces dernières sont simplement éclatées dans la machine de déconditionnement. Le marc est récupéré d’un côté et l’aluminium de l’autre. Passé au crible pour s’assurer qu’aucun éclat d’aluminium n’y subsiste, le café est ensuite incorporé aux déchets verts compostés sur le site. « 2000 tonnes de marc ont été compostées depuis 2020, exprime Thomas Clément, en charge du projet pour Veolia. Et ce compost, qui répond à la norme NFU 44051 (qui homologue les amendements organiques pouvant être utilisés en agriculture, ndlr) alimente une vingtaine d’agriculteurs, tous situés à moins de 30 km de Boves. Nous sommes pleinement dans un système d’économie circulaire. »

Une fois séparé du café, l’aluminium, lui, est 100% recyclable. Mis en balles par compactage, il est expédié en Allemagne. « La fonte de l’aluminium se fait dans un four à pyrolyse de 500°C, explique Thomas Clément. Il n’en existe pas actuellement en France. Mais c’est à l’étude. » L’aluminium recyclé sert à fabriquer des objets du quotidien comme des cadres de vélo, des canettes ou encore des moteurs de voiture.

Améliorer le tri et la collecte

Il aura fallu quelques années pour aboutir à un tel résultat. A l’origine de ces dosettes en capsules, la marque Nespresso a en effet débuté la collecte en 2008, pour lancer les expérimentations en centres de tri en 2009. Ce n’est qu’en 2014 que le succès de la démarche s’est confirmé et que le tri s’est généralisé. En 2019, Nespresso s’associe à Nestlé et à Jacobs Douwe Egberts (propriétaire de la marque L’Or) pour créer le GIE Arca (Alliance pour le recyclage des capsules en aluminium). « Avec l’objectif très clair d’atteindre 100 % de capsules recyclées », insiste Léo Escourrou, gestionnaire d’Arca.

Un objectif qui n’est atteignable, bien sûr, que si 100% des capsules usagées sont collectées. 5 000 points de collecte sont ainsi déployés en France et cela devrait augmenter dans les mois à venir, notamment dans les grandes surfaces. Elles ne sont que 400 aujourd’hui à en disposer. Elles devraient être 1 200 d’ici à 2022, selon l’Arca. Et l’intégralité de la collecte sera orientée sur Boves.