Bouygues lance son Work Lab City

Les terrains où prendra place le Work Lab City en 2019.
Les terrains où prendra place le Work Lab City en 2019.
D.R.

Les terrains où prendra place le Work Lab City en 2019.

Depuis 2009, l’ancien site, qui abritait l’enseigne GiFi à Marcq-en-Baroeul, est laissé à l’abandon. Un projet tertiaire de 18 000 m² devrait y prendre place d’ici trois ans. Des bureaux, un restaurant, un parking et un espace de coworking font partie du projet baptisé “Work Lab City”.

Que ce soit depuis la rocade Nord-Ouest ou de l’autoroute A22, ou encore depuis l’avenue de la Marne ou du Grand-Boulevard, le paysage désolant, où jadis se trouvait le magasin de meubles et d’accessoires pour la maison GiFi, attire le regard. Vitres brisées, terrain défraîchi et laissé à l’abandon, mauvaises herbes, le site a tout d’un squat. Occupé par l’enseigne Habitat jusqu’en 2003, il laissera place à GiFi qui fermera définitivement ses portes en 2009. Et depuis, plus rien, au grand désespoir des riverains et des pouvoirs publics qui voient le site se dégrader progressivement (tags, incendies, squats). L’emplacement est idéalement situé : à deux pas des grands axes autoroutiers, en face de la station de tramway Château-Rouge, à la croisée de Lille, Roubaix et Tourcoing. Un potentiel commercial important. Cette situation stratégique n’a pas échappé à Linkcity, ex-Cirmad Nord-Est, filiale de Bouygues construction pour le développement immobilier, puisque cette dernière vient de déposer un projet tertiaire pour ce site, validé et accepté par la Ville de Marcq-en-Baroeul, fin juin en conseil municipal.

Un Work Lab City pour 2019. Work Lab City, tel est le nom de ce programme immobilier qui devrait être opérationnel dès la fin 2018. Concrètement, il abritera des bureaux d’entreprise, un espace de restauration, des services dont un espace de coworking et un parking. Pour ce faire, le promoteur va développer son projet sur 17 600 m², avec un parking de 470 places, dont une trentaine en déposeminute, et va créer une voie d’accès directe. Un renouveau qui devrait donner un nouvel élan à la zone. Cet ambitieux projet se définit en deux temps majeurs : la démolition de l’existant et la construction de trois bâtiments, dont un qui comportera cinq étages. Plus précisément, il y aura 14 697 m² de bureaux, 670 m² à destination d’un restaurant et 2 235 m² de services. L’architecture, confiée au cabinet AvantPropos architectes, sera moderne et contemporaine. C’est ce même cabinet qui a réalisé en 2015 le siège de Demathieu & Bard immobilier, sur le site de la Pilaterie à Marcq-en-Baroeul.

La fin d’un no man’s land. Sept ans donc que la friche avait des allures de no man’s land, au carrefour pourtant de grandes villes. Un tableau qui dénote avec la modernité des infrastructures alentour et avec la volonté de la commune d’afficher un territoire dynamique économiquement. Après le départ de GiFi, des repreneurs se sont pourtant montrés intéressés. Rumeurs ou fausses pistes, rien n’a réellement été concrétisé, au grand dam de la municipalité. En 2013, l’ouverture sur le site du siège social PicWic, spécialisé en jouets, alimentait les discussions. Un permis de construire, notamment concernant les façades, avait même été délivré. Puis, plus rien, sans qu’aucune explication ne soit avancée. Le bâtiment était devenu un support pour panneaux publicitaires avant de sombrer et de se dégrader jusqu’à se transformer en déchetterie sauvage certains jours. Le projet de Linkcity met fin à cette désolation. L’entreprise a signé une promesse de vente avec les propriétaires du site et a acheté à la Ville, à hauteur de 300 000 euros, trois parcelles à proximité du bâtiment. De quoi rassurer définitivement les élus et les riverains. La DREAL a notifié, en date du 6 juin, sa décision de non-soumission à la réalisation d’une étude d’impact pour le projet, considérant que celui-ci “n’est pas de nature à créer d’incidences notables sur l’environnement et sur la santé”. Tous les feux sont au vert.

Un fort potentiel. Work Lab City devrait relancer l’activité commerciale et économique autour de la zone. C’est la première fois que le site est resté autant de temps inutilisé. En 2003, après le départ de Habitat, il n’avait fallu qu’à peine huit mois pour que la surface commerciale soit de nouveau occupée par GiFi. Mais, dénonçant un loyer trop élevé, l’enseigne finira par mettre la clé sous la porte six ans plus tard. Aujourd’hui, c’est à une tout autre activité que l’emplacement se prépare. Work Lab City devrait fédérer des publics différents, principalement des actifs. L’espace de coworking permettra notamment la rencontre de différents profils. Le bâtiment sera ancré dans son temps, puisque le projet vise d’ores et déjà la certification Breeam. Cette dernière, volontaire, évalue et certifie la performance environnementale des bâtiments selon plusieurs critères : innovation du projet, matériaux utilisés, gestion de l’eau et des déchets, transport, pollution, énergie, paysage et écologie et bien-être, ainsi que la santé.

Lydia DELPOTE