Boulogne : Nausicaá espère 700 000 visiteurs en 2022

Nausicaá, le plus grand aquarium d'Europe, a été touché de plein fouet par la crise sanitaire en 2020. Installé à Boulogne-sur-Mer, le site, qui figure parmi les plus visités des Hauts-de-France, prépare l’avenir.

En 2020, Nausicaá n'a accueilli que 370 000 visiteurs contre 850 000 en 2019. © Philippe Turpin
En 2020, Nausicaá n'a accueilli que 370 000 visiteurs contre 850 000 en 2019. © Philippe Turpin

Ce 6 octobre, l‘invité des tribunes du Cercle Côte d’Opale Synergie était Christophe Sirugue, directeur général de Nausicaá, le plus grand aquarium d’Europe qui compte 1 600 espèces et 28 000 animaux. L’occasion de présenter la situation de ce site boulonnais qui se hisse à la deuxième place des lieux les plus visités de Hauts-de-France, derrière le Parc Astérix. Mais qui a aussi souffert durant la crise sanitaire.

«Nous répondons à une délégation de service public réécrite en 2018 avec l’extension du site. Nous sommes aujourd’hui dans un modèle économique très proche d’une entreprise classique puisque 97% de nos recettes proviennent de nos visiteurs», a tenu à rappeler Christophe Sirugue. Ce Bourguignon d’origine, qui a mené une longue carrière politique, a succédé à Philippe Vallette en janvier. Une arrivée à la tête de la société d’économie mixte qui s’est faite dans la tourmente de la crise sanitaire.

97% des recettes proviennent des visiteurs

Il précise : «Nous n’avons pas de subvention d’équilibre ou de fonctionnement, en dehors de deux subventions annuelles de 250 000 euros chacune, l’une versée par la CAB pour accueillir les scolaires, l’autre par la Région pour accompagner les lycéens.»

Christophe Sirugue, directeur général de Nausicaá depuis janvier. © Aletheia Press /L. Brémont

La fermeture administrative jusque à la mi-mai a donc eu de lourdes conséquences économiques pour Nausicaá qui rêve d’atteindre le million de visiteurs annuel. Avec 370 000 visiteurs (contre 850 000 en 2019), l’année 2020 s’est ainsi achevée avec un chiffre d’affaires de 13 millions (contre 23 millions d’euros habituellement) et un déficit de 5 millions d’euros. «Il est encore un peu tôt pour faire un bilan en 2021. Je pense que nous ferons mieux, mais nous resterons déficitaires», a résumé Christophe Sirugue qui estime approximativement la fréquentation à 420 000 visites.

Une augmentation de capital de 4 millions

Pour maintenir le cap, des aides de l’Etat et de la Région (soutien spécifique pour l’alimentation des animaux, PGE à hauteur de 5,3 millions d’euros) ont été sollicitées. En parallèle, une diminution des effectifs a été réalisée à 215 salariés (250 en 2018). En revanche, «nous n’avons pas eu d’aides directes de la collectivité, d’abord parce que nous ne l’avons pas souhaité», complète le directeur général. L’aide de 4 millions d’euros votée par la communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB) en 2020 a finalement été déclinée par Nausicaá qui estimait pouvoir terminer son exercice sans ce soutien.

En revanche, l’entreprise procède à une augmentation de son capital, une décision prise avant la crise sanitaire, à laquelle participe la CAB (déjà actionnaire) à hauteur de 4 millions d’euros. Si les montants sont identiques, «ce sont bien deux choses différentes», souligne Christophe Sirugue.

«Il nous faut réfléchir à une année 2022 qui nous permette de revenir à des fréquentations assez conformes à celles habituelles, a rebondi le directeur général. Si nous faisions 700 000 visiteurs, ce serait déjà bien.» De nombreuses voies de développement sont à l’étude, dont une exposition pour l’année prochaine, tandis qu’en 2025 l’extension de l’aquarium devrait être achevée. De quoi faire revenir les visiteurs.

Accompagner des start-up

«Nous ne sommes pas un parc d’attraction», a martelé Christophe Sirugue, directeur général de Nausicaá. Lequel a rappelé le travail de recherche et le rôle d’information et de sensibilisation autour de la protection des fonds marins. C’est dans cette perspective que le «Blue Living Lab» a été créé. Nausicaá met ainsi à disposition des locaux, du matériel et des moyens humains pour accompagner des start-up qui ont un projet en lien avec la mer. Une façon de les inciter à rester sur le territoire.