Stratégie

Boué : les compotes de Materne prisées des Américains

Depuis sa création en 1923, Materne n’a cessé de croître. Aujourd’hui, le groupe affiche avec fierté sa place de numéro 1 de la compote en France, et son succès s’exporte au-delà de nos frontières. En 2008, grâce à son usine de Boué (Aisne), le groupe est parti à la conquête de l’Ouest. Échange avec Cédric Lieven, Directeur général France de Materne.

Cédric Lieven, Directeur général France de Materne. ©Materne
Cédric Lieven, Directeur général France de Materne. ©Materne

Picardie La Gazette : Votre notoriété en France n’est plus à faire. Materne est considéré comme le numéro 1 de la compote dans l’Hexagone, mais qu'en est-il à l’international ?

Cédric Lieven : Materne a 100 ans cette année et depuis ses débuts, son succès n’a cessé de croître, jusqu’à dépasser les frontières du pays. Aujourd’hui, nos deux gros marchés sont la France et les US, mais nous sommes également présents en Angleterre, en Espagne et au Portugal. Ce sont des plus petits marchés, mais en fort développement.

Votre deuxième plus gros marché, ce sont les États-Unis. Comment la cousine de la Pom’Pote s’est-elle retrouvée dans les supermarchés des Américains ?

L’incroyable aventure américaine a démarré en 2008. Nous sommes arrivés sur le marché avec une offre de snacking sain qui venait combler les attentes des Américains dans un pays où le taux d’obésité est très fort. Nous avions très tôt la conviction que cette approche saine était nécessaire et serait un facteur de succès. Nous avions d’ailleurs rencontré Michelle Obama au moment où elle lançait son programme anti-obésité. Son soutien a été un atout pour la réussite de notre lancement aux États-Unis. Le temps de lancer le marché, nous avons exporté nos gourdes made in France de Boué outre-Atlantique. Dès que le succès s’est confirmé, nous avons installé deux usines là-bas.

Pourquoi avoir choisi d’exporter les compotes Materne à l’international ? C’est un pari risqué, car les habitudes culinaires sont variées d’un pays à l’autre.

L’export nous a permis de grossir fortement et de doubler la taille de Materne en un peu plus de dix ans. Aujourd’hui, Materne compte 1 400 collaborateurs dont 900 en France répartis entre son siège à Lyon, le site de Suresnes, son usine à Boué et ses deux usines aux États-Unis.

Dans votre stratégie à l’international, quel est le rôle de votre usine de Boué située dans l’Aisne ?

À Boué, nous produisons 2,5 millions de gourdes et un million de coupelles par jour. La production de l’usine est à 90% à destination de la France. Les exportations se font principalement vers les États-Unis, qui disposent de deux usines, mais dont la demande est aujourd’hui supérieure aux capacités de production. Nous leur envoyons des compotes en complément de leur production locale.

Aujourd’hui, Materne compte 1 400 collaborateurs dont 900 en France répartis entre son siège à Lyon, le site de Suresnes, son usine à Boué et ses deux usines aux États-Unis. ©Materne

Est-ce que les produits fabriqués en France ont la cote ?

Le made in France est clairement un plus : il apporte la garantie d’un savoir-faire industriel et de filières agricoles reconnues.

Votre groupe a 100 ans cette année. Quelles sont vos ambitions pour 2023 ?

Nous avons pour ambition de doubler notre CA d’ici 2030 et pour cela, nous avons plusieurs projets et innovations à venir, mais je vous donne rendez-vous en mars pour en savoir plus.