Bonduelle sensibilise les agriculteursà la production intégrée
Le groupe Bonduelle et les organisations de producteurs OPLVert et Expandis, qui approvisionnent en légumes l’usine d’Estrées près de Péronne, se sont investis dans le développement d’un programme pilote de production intégrée de légumes plein champ.
Cette approche plus écologique offre des produits de qualité aux consommateurs et pérennise la filière des légumes pour la conserve et la surgélation. Ce programme de production intégrée de légumes plein champ, qui a débuté en 2009, est porté par les chambres d’agriculture de Picardie, Agro-transfert, l’Unilet, Fredon Picardie et l’Inra.
Huit fermes pilotes en Picardie
Cette méthode se développe dans huit fermes pilotes de Picardie. « Cette démarche préconise des techniques très pointues de désherbage mécanique. Elle a pour objectif de produire en réduisant significativement l’usage des produits de traitement utilisés pour la protection des légumes. Ce programme permet également de rechercher et tester des solutions alternatives pour gérer les mauvaises herbes, les maladies de la plante et les insectes ravageurs », explique Géry Capelle, responsable développement agronomique de Bonduelle en Nord-Picardie.
Des expérimentations encourageantes
Des expérimentations en grandes parcelles sont pratiquées annuellement dans chaque exploitation du réseau. Elles permettent de vérifier qu’il est possible de limiter l’utilisation de produits de traitement par l’introduction de méthodes alternatives avec des moyens high-tech.
Concernant le désherbage, une brochure vient d’être éditée par Agro-transfert qui fait le point sur le désherbage mécanique des légumes en région Picardie. Ce fascicule a été distribué à tous les producteurs de la région. L’analyse des pratiques agricoles prévues dans la suite du programme permettra de vérifier si cette réduction d’utilisation des produits phytosanitaires se confirme. Un outil informatique développé également par Agro-transfert, appelé « outil d’évaluation du risque en adventices », aide aussi les agriculteurs à repenser certaines pratiques agronomiques dans la rotation en vue de réduire les risques et de diminuer l’utilisation d’herbicides. L’existence d’une dynamique de groupe constructive entre agriculteurs du réseau contribue également à créer des conditions favorables à la réduction des intrants.
Ce programme expérimental a mis au goût du jour les techniques alternatives et les entrepreneurs de travaux agricoles investissent dans de nouveaux matériels pilotés au millimètre près par caméra tels que la houe rotative, la herse étrille et la désherbineuse (désherbage et pulvérisation).
« Il faudra du temps pour que l’agriculture intégrée soit généralisée à toutes les exploitations. Ces nouvelles pratiques vont continuer à se développer et à se combiner à la protection chimique certes en forte réduction mais malgré tout encore incontournable », a conclut Christophe Bonduelle, le président du groupe du même nom.