Blue Whale Company, deux fois primée à Las Vegas
Blue Whale Company, fabricant d’objets connectés pour l’eau implanté à la pépinière d’entreprises Créamanche de Saint-Léonard, vient de recevoir deux prix au CES 2019 de Las Vegas, le plus grand salon mondial dédié aux nouvelles technologies et à l’innovation.
Alors que 1 300 entreprises étaient en lice pour seulement sept prix, la société créée en 2016 par Thierry Sartorius et Véronique Stankowiak a gagné deux Awards : dans les catégories «Smart City» (ville intelligente) et «Climate Change». L’outil primé est le Spy Can Compact, une vanne intelligente et autonome conçue afin de mieux contrôler sa consommation d’eau. Alimentée par pile lithium et consommant moins qu’une montre à quartz, elle permet d’économiser de l’eau dans de nombreux lieux : les bâtiments de bureaux, les commerces, les sites industriels, tertiaires ou résidentiels et le logement. Petit, simple à utiliser, connecté au GSM, le Spy Can Compact est un petit appareil monobloc de moins de 15 centimètres de long. Il est pourvu d’un système de détection de fuite très performant pour identifier rapidement toutes les fuites mêmes les plus faibles, envoyer les alertes immédiatement par SMS et couper l’arrivée d’eau de façon à limiter les dégâts. «Grâce à son prix très compétitif, l’investissement est rapidement rentable avec les économies réalisées. Mais s’il permet d’éviter un seul cas de dégâts des eaux, ajoute Thierry Sartorius, le retour sur investissement est immédiat.»
«Grâce à son prix très compétitif, l’investissement est rapidement rentable avec les économies réalisées.»
Des applications pour le maritime et le portuaire
Implantée en bord de Liane, proche du port de Boulogne, la société développe des applications qui peuvent intéresser le maritime ou le portuaire. Le Spy Can peut se montrer très utile, en effet, pour les gestionnaires de port de plaisance, en détectant les fuites, les surconsommations d’eau et en fermant automatiquement la vanne d’alimentation. Concrètement, cela permet de limiter la consommation d’eau sur les pontons, quel que soit le débit. Un bouton «on/off» permet de rebrancher l’eau stoppée après une consommation jugée excessive. De même, la fermeture de la vanne d’alimentation intervient en cas de catastrophe (comme un détachement des pontons à la suite d’une tempête ou d’une crue, comme cela est déjà arrivé au port de plaisance de Boulogne). Au Maroc, de tels dispositifs ont déjà été installés par Blue Whale sur des fontaines publiques. De même, une sonde de mesure connectée peut donner en direct des infos de température, de niveau, de pression d’eau ou de marnage, et permettre des décisions en retour (paramétrage à distance) au moyen d’un seul smartphone. Même application pour pluviomètre ou station météo.
Deux entreprises hébergées en pépinière
La société boulonnaise a déjà conclu de nombreux contrats au Moyen-Orient, où on essaie désormais d’éviter de recourir à la désalinisation, jugée trop coûteuse et trop peu écologique (coût carbone et traitement de déchets) en économisant, au maximum, l’eau douce. Blue Whale n’a pas œuvré seule pour développer son projet. Accante, start-up spécialisée dans l’impression 3D, a mis au point le boîtier de la vanne intelligente. Au total sont mobilisés douze ingénieurs spécialisés et expérimentés dans les domaines de la microélectronique et de la radio, du développement de logiciels, de la CAO et de la mécanique. Les deux équipes ont travaillé ensemble au sein de Créamanche, l’une des pépinières d’entreprises de la communauté d’agglomération du Boulonnais, jusqu’à la récompense suprême.