BKB Chemicals tend vers une chimie respectueuse de l'environnement
La start-up fondée en 2020 a pour objectif d’optimiser des procédés en augmentant leurs performances techniques tout en les rendant plus respectueux de l’environnement, en mêlant la chimie biosourcée et la chimie verte. Explications avec Michael Jordy Ratsimbazafy, CEO et fondateur de BKB Chemicals.
Tout débute en 2020, lorsque
Michael Jordy Ratsimbazafy, alors étudiant ingénieur à
l’Université de Lille et «passionné de chimie verte»
selon ses mots, s’intéresse aux brevets en dormance, c’est à
dire les brevets «qui ne sont pas exploités par les
industriels, mais qui ont du potentiel et qui valorisent la biomasse
et le végétal». Après un stage sur ces fameux brevets,
Michael Jordy Ratsimbazafy se rend compte du potentiel du glycérol,
qui est une matière biosourcée encore mal valorisée. On le
retrouve par exemple dans le processus de fabrication du biodiesel,
qui a connu son essor dans les années 2000. Ainsi, «sur une
tonne de biodiesel produit, il y a environ 100 kilos de glycérol,
soit 10 % en masse de matière à valoriser», explique
Michael Jordy Ratsimbazafy.
C’est
donc sur cette base qu’il a fondé BKB Chemicals, avec, en tête,
les principes de la chimie verte et de la chimie biosourcée. Ces
deux éléments sont essentiels dans le fonctionnement de BKB
Chemicals. Tout d’abord, la chimie biosourcée remplace les
ressources fossiles par des ressources végétales, que ce soit
partiellement ou intégralement, tandis que la chimie verte se
concentre sur «le fait d’utiliser des solvants verts». Ils sont «moins toxiques pour les opérateurs qui les
utilisent et les manipulent, ne sont pas cancérigènes pour les
consommateurs et les risques en terme d’explosivité sont bien
moindres». C’est également une chimie avec moins de
consommation en eau avec une pression moins importante, tout comme la
température. Faire de la chimie oui, mais tout en respectant au
mieux l’environnement.
Une
industrialisation plus rapide que la concurrence
Ce
qui n’empêche pas le fondateur de BKB Chemicals d’avoir la
volonté d’industrialiser le plus rapidement possible. Pour cela,
la start-up est en lien direct avec plusieurs grandes entreprises
dans certains. Ces secteurs, notamment celui de la cosmétique, «qui
a plus de valeur ajoutée que d’autres domaines», souligne
Michael Jordy Ratsimbazaf. Et, dans la cosmétique, les molécules
dont s’occupe BKB Chemicals sont très présentes. De plus, il est
assez aisé de travailler avec ce genre d’entreprises, puisqu’elles
«ont assez de recul. Lorsque l’on doit substituer une
molécule par la même molécule, c’est plus facile, car nous
concevons toujours la même molécule. Il y aura donc toujours la
même molécule, qui représente le même composé chimique, mais
sans les agents cancérigènes et biosourcés», ajoute le
dirigeant.
C’est
là que le savoir-faire de BKB Chemicals entre en jeu. Les
laborantins identifient une molécule
pétro-sourcée qu’ils souhaitent
produire à partir de la biomasse. Ensuite,
ils la «challengent» en
se demandant quelles sont les contaminants toxiques présents. BKB Chemicals
ne se lance dans le projet que lorsqu’une molécule est 100%
pétro-sourcée et qu’elle contient
des contaminants.
Pour réussir ce processus, BKB Chemicals est composé de sept personnes, et Michael Jordy Ratsimbazafy a pour but de doubler ses effectifs dès l’année 2025 pour mener à bien ses projets. Parmi lesquels on retrouve le marché pharmaceutique et celui des pesticides, afin «d’être à la hauteur du défi environnemental» dans des secteurs qui ne sont pas forcément les plus au fait de ces sujets. Afin d’y parvenir, la start-up ambitionne une seconde levée de fonds, après plus de 700 000 euros levés la première fois pour «centraliser en amont les technologies clé qui nous permettent de débloquer toutes ces molécules».