Haropa affiche de bons résultats pour sa première année de fusion
Huit mois après la fusion des ports de Paris, Rouen et Le Havre, en juin 2021, Haropa a dévoilé son bilan 2021. Le trafic maritime a progressé de 12% en 2021 avec un record pour les conteneurs.
2021 a été l'année de la fusion pour les ports de Rouen, Le Havre et Paris, réunis sous l'appellation Haropa, en juin dernier. Avec une progression du trafic maritime de 12% avec 83,6 Mt (contre 75 Mt en 2020), Haropa affiche des résultats prometteurs, qui confirment « la pertinence du modèle Haropa » selon Daniel Havis, président du conseil de surveillance.
Cette hausse du trafic maritime est portée par l'augmentation du flux de marchandises conteneurisées. « Les ports de l’axe Seine dépassent le cap des 3 millions de conteneurs EVP », annonce Stéphane Raison, directeur du conseil de surveillance, avec une croissance de 28 %. Et d'ajouter : « Le trafic inland affiche une forte hausse de 15 % et l’activité transbordement connait une hausse de 79% (à 843 000 EVP, un record après 770 000 EVP en 2017, NDLR). » Et 2022 commence bien pour Haropa : TIL (Terminal investment limited), détenu majoritairement par MSC et actionnaire unique de TNMSC et TPO à Port 2000 au Havre depuis décembre 2021, a annoncé un programme d'investissement et de modernisation de la plateforme portuaire havraise. L'objectif : traiter un volume plus important de containers et accueillir des navires MSC avec une capacité de 24 000 EVP.
Les vracs liquides en hausse et les vracs solides en baisse
Les vracs liquides sont en augmentation de 6% avec 38,9 Mt, portés par une hausse de 16% du trafic de pétrole brut (à 15,4 Mt) et par la hausse des imports (23 %) liée au redémarrage de la raffinerie Total de Gonfreville L’Orcher. Après un "record" pour l'exportation de céréales en 2020, les vracs solides affichent une baisse de 4% à 14Mt dont une baisse de 13% pour les céréales à 7,6 Mt.
Le trafic roulier affiche une progression de 14% avec 249 000 véhicules, se rapprochant de son niveau d'avant-crise malgré la baisse des ventes de véhicules neufs en France. Par ailleurs, Stéphane Raison a exprimé la "satisfaction" concernant l'ouverture de la nouvelle ligne hebdomadaire entre Rosselare et Le Havre (en fonctionnement depuis le 12 novembre), mise en place pour répondre à la demande de fret entre l'Irlande et la France, accentuée par le Brexit.
Toujours impactées par la crise sanitaire, les croisières peinent à redémarrer. Après une année blanche en 2020, Haropa a enregistré 49 escales et 45 500 passagers en 2021.
Après Havlog ou encore Seafrigo en 2021, les ports de l'Axe Seine se préparent à accueillir de nouveaux industriels et acteurs logistiques. Les lauréats de différents appels à projets lancés sur les trois ports en 2021 devraient être connus courant 2022. Et du foncier est encore disponible, au Havre notamment, avec le terminal multivrac ou encore le site industriel du Grand canal. Haropa veut ainsi développer l'attractivité de ses ports, notamment avec des sites clés en main.
"L'axe de la décarbonation"
« Faire de l'Axe Seine, l'axe de la décarbonation », c'est dans cette perspective que Haropa développe la transition énergétique sur ses ports. Ainsi, 16 % des investissements seront alloués à l’accompagnement de la transition énergétique en 2022 contre 11,8 % en 2021 (+4%) avec notamment l'électrification des quais maritimes et fluviaux ou encore le déploiement du réseau de bornes électriques sur l’axe Seine pour le branchement des unités fluviales. Alors que l'éolien offshore démarre au Havre, Haropa souhaite développer le captage, stockage ou l'utilisation de CO2 pour créer le premier hub d’export de CO2 en France.
L'année 2022 sera également marquée par des projets d’infrastructures visant à développer de la capacité et la multimodalité à l’échelle de l’axe Seine avec Port Seine-Métropole Ouest (PSMO) en Île-de-France et le développement du terminal de Radicatel à Rouen, ainsi que l’extension de Port 2000 au Havre.
Au global, les investissements sur 2022 sont estimés à 256 M€ selon un budget prévisionnel (contre 197M€ en 2021). Les investissements des acteurs privés seraient de 550 M€ en 2022, contre 350M€ en 2021.