Big Ben, l’esprit cantine en mieux
Benjamin Lemay propose depuis début mai un nouveau restaurant au pied de la cathédrale d’Amiens. Un « bistrot français », comme son créateur l’appelle, où la carte, composée uniquement de produits frais, change chaque semaine.
Big Ben, c’est le personnage qui incarne désormais la nouvelle adresse où bien manger à Amiens. Ben comme Benjamin, 33 ans, ancien journaliste de la presse spécialisée. Son goût pour les bons petits plats préparés pour les amis à la maison a pris le pas sur son précédent métier, au point d’en faire sa nouvelle profession. Il cuisinait déjà depuis son plus jeune âge pour le plus grand bonheur de ses proches. Une fois la décision prise de sauter le pas, le choix du lieu défini, le soutien des partenaires financiers accordé et de nombreux travaux réalisés, le créateur d’entreprise a pu ouvrir son restaurant le 3 mai dernier. « J’ai jeté mon dévolu sur cet ancien bar totalement dans son jus. Je venais déjà ici avec mes parents dans les années 90, du temps de La Taupinière. J’avais envie de faire revivre cet endroit, il le mérite ! Depuis l’été dernier, je travaillais sur ce projet, avec, je l’avoue, une petite dose de folie pour me lancer seul, mais avant tout une très grande envie. Depuis le temps que mes amis me demandaient quand je comptais ouvrir mon restaurant… », confie Benjamin Lemay, qui a choisi de proposer une cuisine française composée de produits frais et de saison : viande bovine maturée d’Aubrac, légumes des producteurs locaux, fromages de chez Julien Planchon aux Halles du beffroi d’Amiens… Les plats sont souvent originaux, inspirés des cuisines du monde. Le chef aime marier les influences asiatiques, exotiques, orientales et occidentales. Même le café est soigneusement choisi. Il est certifié “Rainforest”, issu développement durable. Durer dans le temps Ici pas de congélateur : tout est fait maison de A à Z. Chaque semaine, Benjamin renouvelle la carte, en collaboration étroite avec son équipe en cuisine, et propose systématiquement des plats végétariens. Deux personnes en cuisine et deux autres en salle assurent chaque service. Et il faut suivre, car le restaurant ne désemplit pas. « Je suis surtout en salle : ma place est là, pour veiller au moindre détail pendant les services. Mais je tiens aussi à me mêler de ce qui se passe en cuisine. Je goûte tout et j’ai de bons retours des clients. Il est vrai que ce que j’apprécie beaucoup dans ce métier, c’est le contact avec les gens. Comme j’ai conçu un restaurant à taille humaine, dans une bâtisse atypique avec une vue superbe depuis l’étage sur notre joyau qu’est la cathédrale, tout le monde se sent vite bien. C’est en tout cas ce que je souhaite par-dessus tout », ajoute Benjamin Lemay, très lucide sur la rigueur que demande le métier de restaurateur pour durer dans le temps. « Il faut se remettre en cause à chaque assiette », assure-t-il. Big Ben devrait connaître des jours heureux avec ses 36 couverts et 20 autres en terrasse. Ouvert du mardi au samedi pour l’instant, le patron, qui se sent de mieux en mieux dans la peau de restaurateur, envisage d’augmenter le nombre de services hebdomadaires au regard des nombreuses demandes qui affluent déjà. Pour l’heure, le restaurant Big Ben peut aussi être privatisé pour les groupes professionnels ou particuliers, qui se sentiront ici comme à la maison.