Bientôt un accueil royal à l’hôtel du Hainaut

On l’attend à Valenciennes depuis 2015. Fin 2018, le désormais Royal Hainaut Spa & Resort Hotel sera prêt à ouvrir ses portes. Frédéric Leturque, président du Comité régional du tourisme (CRT) des Hauts-de-France, a pu visiter cet ancien hôpital général, toujours en travaux.

Bientôt un accueil royal à l’hôtel du Hainaut

«Franchement, sur un projet de telle ampleur, trois ans de retard, ça équivaut à un quart d’heure d’attente chez le dentiste ! Vous avez déjà fait des travaux chez vous ? Ne me dites pas que vous n’avez jamais dépassé les délais…» C’est d’un ton jovial qu’André Grosperrin, directeur général des lieux, rassure les impatients quant à l’ouverture de «L’Hôtel du Hainaut», comme le projet initial l’appelait (voir encadré). C’est qu’il était attendu pour 2015, puis pour octobre 2017. Mais cette fois c’est sûr : le Royal Hainaut Spa & Resort Hotel ouvrira en fin d’année. «Toute la partie technique des travaux est terminée. Dans certaines pièces, il ne reste que le mobilier à installer.» L’aile droite de l’ancien hospice est d’ailleurs déjà habitée depuis l’automne dernier par des particuliers. Les bureaux de Valenciennes Métropole y sont installés depuis 2015.

Un «hôtel-destination»

Pour André Grosperrin, l’ouverture de l’hôtel est le challenge de toute une carrière. Arrivé à Valenciennes en mai dernier, il a quitté la direction du célèbre Hermitage Gantois à Lille, pour se lancer dans cette nouvelle aventure. «On me demande souvent ce qui m’a pris de tout laisser pour venir ici.» Bien que cet été, la fréquentation hôtelière n’a pas baissé par rapport aux années précédentes – grâce à l’exposition du British Museum au musée des Beaux-Arts, ainsi que le suppose la Métropole –, Valenciennes reste peu reconnue pour son attractivité touristique. Mais le dirigeant ne craint rien : «L’hôtel, plus que la ville de Valenciennes, sera ‘la’ destination. La clientèle viendra pour vivre une expérience dans l’enceinte des lieux. Ce sera ensuite notre rôle de la pousser à visiter les alentours.» Frédéric Leturque, président du CRT Hauts-de-France, se réjouit quant à lui de l’opportunité de cet hôtel : «Il complète le maillage territorial de l’économie touristique. Les Hauts-de-France sont une région où l’on peut respirer. C’est important pour une société de plus en plus stressée. Nous sommes une synthèse de tout ce qu’on peut trouver en France : de la nature, de la ville et de la culture.»

Certaines suites sont déjà entièrement prêtes à accueillir les hôtes.

Un espace de vie

Et le lieu est si majestueux qu’il suffit à lui-même. «Même un Valenciennois peut choisir de voyager en faisant sa valise et en traversant la rue pour venir ici», projette André Grosperrin. Le réaménagement de l’ancien hospice offrira 79 chambres haut de gamme, dix salles de réunion et de banquet, un spa de 1 200 m2 avec piscine intérieure, un club de jazz et deux restaurants. Les services de bien-être et de restauration seront ouverts aux clients hors nuitée. «Plus qu’un hôtel, ce sera un lieu de vie : on pourra s’y rejoindre pour du coworking, boire un verre, organiser sa réception de mariage ou un séminaire… Nous prévoyons même des bons-cadeaux pour offrir à ses amis une séance de spa», présente le directeur général. Pour faire rouler cette machine à tourisme, 80 emplois seront créés. Les recrutements sont en cours, la majorité concerne la restauration. André Grosperrin espère pouvoir compter des Valenciennois parmi les équipes. «Mais je ne frappe pas aux portes pour débaucher des salariés. D’ailleurs, ce seront les responsables de chaque service qui recruteront leur brigade. Je veux des personnes qui aient envie de venir.» Il souligne d’ailleurs le travail des ouvriers, toujours à l’œuvre pour les derniers détails : «Leur motivation est sans égal. Ils ont conscience de la beauté des lieux et prennent plaisir à participer au projet !»

Le club de jazz ouvrira en même temps que l’hôtel.

 

Un monument classé historique en 1945

Le Royal Hainaut Spa & Resort Hotel abrite l’ancien hôpital général de Valenciennes. Ce dernier a été construit de 1751 à 1775 à la demande de Louis XV. Sa vocation était d’accueillir les marginaux de la ville. Il deviendra ensuite hôpital militaire. Malgré un incendie déclenché par l’offensive allemande en 1940, le bâtiment continuera d’accueillir les personnes âgées en tant qu’Ephad jusque 2009.