Biden détaille les prêts du G7 à l'Ukraine, "les tyrans" devront payer

Joe Biden a averti mercredi que "les tyrans" devront payer après que les Etats-Unis ont annoncé un prêt de 20 milliards de dollars à l'Ukraine qui sera remboursé par les intérêts des avoirs russes gelés...

Janet Yellen et Sergii Marchenko au département du Trésor à Washington, le 23 octobre 2024 © SAUL LOEB
Janet Yellen et Sergii Marchenko au département du Trésor à Washington, le 23 octobre 2024 © SAUL LOEB

Joe Biden a averti mercredi que "les tyrans" devront payer après que les Etats-Unis ont annoncé un prêt de 20 milliards de dollars à l'Ukraine qui sera remboursé par les intérêts des avoirs russes gelés, dans le cadre d'une action du G7.

"Les tyrans seront responsables des dégâts qu'ils provoquent", a prévenu le président américain.

Le G7 s'était entendu en juin pour utiliser les intérêts générés par les avoirs russes gelés afin de garantir un prêt d'un montant total de 50 milliards de dollars en faveur de l'Ukraine.

Dans le cadre de ce programme, "les États-Unis annoncent (mercredi) qu'ils accorderont à l'Ukraine des prêts d'un montant de 20 milliards de dollars qui seront remboursés par les intérêts générés par les actifs souverains russes immobilisés", a précisé Joe Biden.

Ainsi, a-t-il salué, "l'Ukraine peut recevoir l'aide dont elle a besoin dès maintenant, sans que les contribuables soient mis à contribution".

Selon le président démocrate, il s'agit d'"un nouveau rappel à Vladimir Poutine que le monde s'est rallié à l'Ukraine".

Cet avertissement résonne d'autant plus que les Etats-Unis sont à moins de deux semaines de leur élection présidentielle.

L'ex-président et candidat républicain Donald Trump critique régulièrement les montants d'aide américaine à l'Ukraine, qu'il juge trop élevés. Kiev craint que, s'il revient à la Maison Blanche, il n'assèche ces fonds.

Sa concurrente démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, a même déclaré lundi que son "adversaire s'était fait un point d'honneur d'admirer les dictateurs et les autocrates du monde entier", et que, "si Donald Trump était président, Vladimir Poutine serait assis à Kiev".

Début 2025

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, rencontrait mercredi après-midi son homologue ukrainien Sergii Marchenko, présent à Washington pour les réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

"Le G7 s'est engagé à accorder 50 milliards de dollars de prêts à l'Ukraine d'ici la fin de cette année", a-t-elle déclaré au début de cette rencontre organisée au département du Trésor.

A ses côtés, Sergii Marchenko a estimé qu'il doit être clair pour les agresseurs qu'il y a un prix à payer pour envahir un pays démocratique. "J'espère que nous pourrons utiliser cet argent à partir du début de 2025", a-t-il déclaré.

Outre les 20 milliards de dollars de Washington, 30 autres milliards seront apportés, sous forme de prêts également, par les autres pays du G7, a précisé mercredi le conseiller adjoint à la Sécurité nationale de la Maison Blanche pour l'économie internationale, Daleep Singh, lors d'une conférence téléphonique.

Le Parlement européen a ainsi voté mardi en faveur d'un prêt d'un montant pouvant aller jusqu'à 35 milliards d'euros.

"Les choses ont bougé", a commenté mercredi matin la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, qui est elle aussi à Washington. Elle a insisté sur le fait que ces avoirs russes sont "gelés", et non "confisqués".

Aide économique et militaire

La participation américaine devrait être scindée en deux aides différentes, de 10 milliards de dollars chacune: un soutien économique et un soutien militaire.

L'aide économique transitera par la Banque mondiale, via un fonds "soumis à de solides mesures de responsabilité et de transparence", a souligné Daleep Singh, et visera notamment l'énergie et les infrastructures.

Le soutien militaire nécessite l'autorisation du Congrès, et des discussions sont prévues jusqu'en décembre, a-t-il précisé. 

Le Congrès doit être en partie renouvelé lors des élections du 5 novembre, avec un possible changement de majorité dans les deux chambres.

Cependant, "la seule question qui se pose est celle de la répartition entre l'aide économique et l'aide à la sécurité. Nous fournirons 20 milliards de dollars quoi qu'il en soit", a assuré Daleep Singh.

Il a salué ce mécanisme, qui est une première: "Jamais auparavant une coalition multilatérale n'a gelé les avoirs d'un pays agresseur puis exploité la valeur de ces avoirs pour financer la défense de la partie lésée, tout en respectant l'état de droit et en maintenant la solidarité".

Les actifs russes gelés se montent à 300 milliards d'euros et génèrent jusqu'à trois milliards d'euros de revenus par an.

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