Bernasconi : la «consensus» attitude…
Patrick Bernasconi, candidat à la présidence du Medef national en juillet prochain, est passé par la Lorraine à l’occasion du forum Economic Ideas le 3 mai à Nancy. L’opportunité pour le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) de battre campagne auprès des troupes meurthe-et-mosellanes du mouvement patronal.
Un patron issu du monde des Travaux publics et soutenu par ses cousins du Bâtiment à la tête du Medef national, ce serait presque du jamais vu ! Patrick Bernasconi, l’actuel président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et dirigeant d’entreprises de TP dans la Manche au rayonnement international, entend bien créer la surprise face aux majors de la puissante Fédération de l’Industrie et de la Métallurgie en juillet prochain, lors de l’élection nationale du mouvement patronal. À l’instar des deux autres candidats encore en course aujourd’hui (Pierre Gattaz et Geoffroy Roux de Bézieux), Patrick Bernasconi dresse le bilan d’une France meurtrie «où la fiscalité joue contre les entreprises. Si l’on continue ainsi on sera comme l’Espagne», assure le candidat à la succession de Laurence Parisot à l’occasion de son passage à Nancy le 3 mai, pour le forum Economic Ideas où il est intervenu dans un atelier de réflexion (voir notre article en page 11). Retraite. Assurance chômage. Rééquilibrage des comptes. Efficacité administrative : «la France doit s’engager, et vite, sur le chemin des réformes. Il est indispensable aujourd’hui que les chefs d’entreprise possèdent une vision claire et un cap établi pour changer la donne», assure celui qui a appelé François Hollande à «mettre une boussole dans sa boîte à outils».
Pas de «ligne dure»…
Pas de «Medef de combat» à l’instar de Pierre Gattaz, à la tête du Groupe des fédérations industrielles (GFI) jugé comme l’un des favoris à la future présidence du mouvement patronal, mais plutôt un Medef de consensus pour Patrick Bernasconi. L’homme du Medef de l’accord du 11 janvier dernier sur la flexisécurité du travail (il est membre du bureau exécutif du Medef et c’est lui qui a été le chef de file de la délégation patronale pour la négociation sur la sécurisation de l’emploi) prône un dialogue social constructif. «C’est à travers une méthode qui passe par l’écoute, qui passe par le dialogue, parfois le désaccord est constructif, c’est par cette façon que nous arriverons à avoir de vrais résultats», assurait-il récemment sur des ondes nationales. «C’est par cette seule méthode que nous arriverons à engager des réformes profondes dans ce pays (…) Ce n’est pas en nous opposant frontalement les uns les autres. Cela ne se fera pas en un jour, il faut de la durée dans l’action, et il faut se servir du dialogue social pour éviter de mettre tout le monde dans la rue.» À la différence de la tentation de la «ligne dure» que certaines déclarations des autres candidats peuvent laisser penser, l’approche de Patrick Bernasconi se veut donc plus consensuelle mais avec une ferme intention de «faire retrouver aux entreprises leur place légitime et surtout qu’elles puissent aujourd’hui reconquérir leurs marges pour pleinement faire face à la compétitivité internationale.» Reste à savoir si ce discours fera mouche au mois de juillet lors du verdict des urnes patronales.