Bergues : les priorités de la Communauté de communes des Hauts-de-Flandres

Le 4 octobre dernier, nous avons rencontré André Figoureux, président de la Communauté de communes des Hauts-de-Flandres (CCHF), qui nous a parlé des priorités de cette collectivité à dominante rurale, située à deux pas de l’agglomération dunkerquoise : mobilité, création d’un pôle d’excellence régional lin, nouveau centre aquatique et soutien au monde économique.

André Figoureux (deuxième en partant de la gauche) a fait de la création d'un pôle d'excellence régional lin l'une des priorité de la CCHF. On le voit ici lors d'un événement organisé en 2019 pour promouvoir cet objectif.
André Figoureux (deuxième en partant de la gauche) a fait de la création d'un pôle d'excellence régional lin l'une des priorité de la CCHF. On le voit ici lors d'un événement organisé en 2019 pour promouvoir cet objectif.

C’est un projet qui est sur la table depuis plusieurs années maintenant et qui bénéficie des soutiens de la Région et de la CCI Hauts-de-France dans le cadre de rev3 : la création d’un pôle d’excellence régional lin. «Le but est d’organiser une véritable filière du lin sur notre territoire et de la faire fructifier en y associant tous ses acteurs, depuis la semence jusqu’au teillage, en passant par la formation», résume André Figoureux. 

L’idée est d’autant plus séduisante pour l’élu que son territoire est une terre très importante de culture du lin, parmi les premières en France. On y compte de très nombreux producteurs, six entreprises de teillage, le premier semencier d’Europe et plusieurs entreprises spécialisées dans les machines et process propres à cette activité. Ce qui représente plusieurs centaines d’emplois.

«Dans le cadre de la mise en place de cette filière, nous participons actuellement au financement d’une thèse, portée par un enseignant-chercheur de l’Université du Littoral-Côte d’Opale», ajoute André Figoureux. Il s’agit d’un travail de recherche sur les ultrasons dont le but est de parvenir non plus à seulement brûler seulement mais à valoriser en énergie propre les anas, un sous-produit du lin qui se présente sous forme de minuscules particules de paille et que la filière produit en quantité énorme.

Un réseau de chaleur qui fonctionne avec un sous-produit du lin

Valoriser les anas. C’est un défi sur lequel la CCHF s’est déjà concrètement penchée. Fin décembre, en effet, le nouveau centre aquatique de Wormhout et ses quatre bassins seront ouverts au public. L’ensemble du bâtiment sera chauffé grâce à une chaudière aux anas de lin. Un réseau de chaleur y a même été adjoint, lequel chauffera une maison de retraite, un groupe scolaire, une enseigne de hard discount et un magasin de bricolage. 

«Un réseau de chaleur de cette taille fonctionnant aux anas, c’est une première en France, se satisfait le président. L’ensemble consommera 787 tonnes d’anas par an, livrées par les six teilleurs installés sur le territoire. Cela représente 2% de la production totale. C’est peu mais c’est un débouché supplémentaire qui nous offre une solution énergétique, écologique et intéressante économiquement.»

Une plateforme d’écoute pour répondre aux questions des dirigeants

Autre priorité pour la CCHF : le défi de la mobilité dans un territoire rural et périurbain. «A ce sujet, nous avons été très satisfait de voir notre territoire labellisé par l’Adème 'Tenmod', comme cinq autres seulement dans les Hauts-de-France. Cela vient prouver notre volontarisme en termes de mobilité de nos concitoyens, et notamment de mobilité douce», commente André Figoureux. 

Cela se concrétise actuellement avec la création de quatre hubs de mobilité, c’est-à-dire des plateformes d’échange train-voiture-vélo, afin de faciliter et d’augmenter les déplacements à vélo ou en train. La CCHF développe également des projets de plateforme de location de vélos et d’aires de covoiturage. Elle ambitionne aussi de créer des voies cyclables sécurisées, avec barrières physiques, sur les axes majeurs du territoire.

Autre ambition - et non des moindres -, la CCHF veut être un soutien pour le monde entrepreneurial. Elle est actuellement pleinement mobilisée, avec les services de l’Etat, sur la requalification du site de l’ancienne usine de fabrication d’engins de chantier TIM, dont la liquidation a laissé plus de 300 personnes sur le carreau en 2019. «Il a fallu sécuriser le site, avant de le dépolluer. Nous travaillons en étroite collaboration avec le nouveau propriétaire pour voir de quelle manière il pourra être réutilisé», confie André Figoureux. 

Avant d’annoncer la création, à partir du 1er novembre, de l’espace Eureka, une plateforme d’écoute joignable au 03 28 22 57 26 ou sur eureka.entreprises@cchf.fr, qui promet de répondre en un délai très réduit à toutes les questions des chefs d’entreprise concernant les problématiques d’emplois, de demandes de subventions, d’urbanisme ou encore de fiscalité.