Bercy multiplie les aides aux entreprises
Nouveau prêt au fonds de roulement, soutien à l'activité partielle... Bercy annonce de nouvelles mesures pour tenter d'amortir les impacts de la pandémie, entre soutien aux entreprises dont l'activité est impactée directement par la diffusion du variant Omicron, et à celles qui pâtissent de la surchauffe de la reprise économique.
Les Britanniques, fortement touchés par la progression du variant Omicron, ne peuvent que difficilement rentrer en France depuis le 18 décembre dernier : pour les stations de ski dont ils représentent la première clientèle étrangère, le coup est rude. Quant aux discothèques, début décembre, elles se sont vues signifier leurs fermeture administrative jusque fin janvier 2022. Bercy, qui a mis en place un plan de soutien qui leur est dédié, a également annoncé des mesures pour les professions qui ne sont pas fermées, mais qui dépendent de l'activité du public et dont l'activité est pénalisée par la cinquième vague épidémique.
Restaurateurs, hôteliers, remontées mécaniques, voyagistes... autant de professions (les secteurs S1 et S1bis) qui bénéficieront d'une prise en charge totale de leurs charges fixes, en cas de chute de leur activité. Et la baisse de chiffre d'affaires qui déclenche l'aide ne sera plus de 80% mais de 65%. Le fonds de solidarité, les aides «coûts fixes rebond», «nouvelle entreprise rebond», «loyer» sont prolongés par un décret du 7 décembre 2021.
Par ailleurs, la possibilité de recourir à l'activité partielle pour les entreprises ayant atteint au 31 décembre 2021 les six mois d'autorisation maximum a été prolongée de trois mois, jusqu'à fin mars 2022. Autre mesure prise par le gouvernement : en cas de difficulté d'approvisionnement, il est possible de mobiliser les accords d'activité partielle de longue durée. En effet, si Bercy soutient les entreprises dont l'activité est freinée par la diffusion du nouveau variant, il s'efforce aussi d'accompagner celles dont la trésorerie subit les contrecoups du choc d'offre mondial. Lequel se traduit par des tensions sur les prix des matières premières et des pénuries de composants.
PGE et nouveau prêt pour les besoins en fonds de roulement
Ce nouveau plan d'accompagnement, annoncé le 13 décembre 2021, est ciblé sur les secteurs les plus touchés, électronique, construction, automobile et métallurgie, mais ouvert à toutes les filières. Il prévoit l'allongement de certains dispositifs mis en place au pic de la crise de 2020. En particulier, la date d'octroi des prêts garantis par l’État (PGE) est prolongée de fin décembre 2021 à fin juin 2022. La prolongation concerne aussi les dispositifs d'avances remboursables et de prêts à taux bonifié, créés pour soutenir la trésorerie des sociétés fragilisées par la crise.
De plus, les conditions d'attribution de ces derniers sont assouplies : ils sont à présent cumulables avec un PGE ou avec un prêt à taux bonifié, mesure saluée par la CPME. Autre mesure prévue, un étalement dans le temps du remboursement des reports de cotisations sociales et fiscales accordés entre mars 2020 et juin 2021.
Et enfin, nouveauté du plan, le lancement d'un «prêt pour l'industrie» destiné à financer le fonds de roulement des entreprises ou à renforcer leur structure financière : Il s'agit de prêts de long terme ( jusqu'à 10 ans) et avec deux ans de différé d'amortissement du capital, pour des montants de 50 000 à 5 millions d'euros. Le dispositif est opéré par Bpifrance, la banque publique d'investissement.