Benoit Boulet, gérant de Charpentier des Flandres : «Nous ne faisons jamais deux fois la même chose»
Présente depuis 1935 dans la construction bois, l’entreprise Charpentier des Flandres est plébiscitée pour la réalisation «d’ouvrages complexes» aux dires de son gérant, Benoit Boulet, notamment dans le cadre de la rénovation de monuments historiques. Un savoir-faire qui, s’il n’est pas en péril, doit faire face à un marché «craintif». Rencontre.
Lorsqu’il reprend la société Charpentier des Flandres en 2002, une menuiserie historiquement implantée au coeur du village de Méteren, le premier objectif de Benoit Boulet est de déménager l’activité sur un nouveau site, plus spacieux et moderne. «Un combat administratif mené avec le soutien de la mairie» qui se concrétise cinq années plus tard, en 2007, et l’achèvement d’un bâtiment… dix fois plus grand.
«Nous sommes passé de 250 m² et 6 salariés, à 2 500 m² d’ateliers et bureaux sur un terrain de 5 000 m², pour 15 à 20 salariés selon le carnet de commandes.»
Spécialiste des projets complexes
L’entreprise Charpentier des Flandres oeuvre principalement dans la charpente en bois lamellé-collé, la charpente industrielle, la charpente traditionnelle, l’ossature et le bardage bois. Elle a par ailleurs naturellement étendu son activité de charpenterie bois vers l’ossature bois pour répondre aux demandes de ses clients. L’entreprise de construction bois s’appuie notamment sur son propre bureau d’études, autour de trois collaborateurs, pour se positionner sur les marchés publics qui représentent 60% de son chiffre d’affaires.
Un bureau d’études dans lequel réside la valeur ajoutée de la société de Méteren, à en croire Benoit Boulet. «Nous sommes spécialisé sur les charpentes complexes, qui demandent une réponse sur mesure, sur les ouvrages particuliers comme la rénovation d’églises ou de châteaux. Nous ne sommes pas un industriel ! Au contraire, je ne souhaite pas engager l’entreprise dans le répétitif, nous ne faisons jamais deux fois la même chose et sommes connu pour ça auprès des maîtres d’oeuvre.»
Récemment, Charpentier des Flandres est ainsi intervenue dans la construction d’une taverne en chêne à Râches.
Du bois PEFC et FSC
Certifiée RGE (Reconnu garant de l’environnement), la société porte une attention toute particulière a son impact environnemental. Elle met ainsi tout en oeuvre pour le limiter à tous les niveaux, des fournitures de bureau jusqu’aux chantiers, et travaille uniquement avec du bois issu de filières certifiées PEFC et FSC.
Et malgré la conjoncture économique, Charpentier des Flandres poursuit sa croissance.
«Il y a un an, certains chantiers ont été arrêtés et nous avons connu des problèmes d’approvisionnement, mais notre chiffre d’affaires a progressé sur l’année 2020 par rapport à l’année précédente. Il y a de la demande, c’est rassurant, même si le marché reste craintif. En France, contrairement à la Belgique, on ne démolit pas assez les bâtiments anciens pour reconstruire, on préfère les rénover pour répondre aux nouvelles normes. Nous pourrions investir dans de nouvelles machines, mais je reste réticent.»
Et de conclure : «L’Etat a sauvé les entreprises, mais il faut maintenant rembourser les prêts et donc maintenir l’activité. Pour cela, les collectivités doivent investir…»