Beaudelet environnement développe le déchet énergétique

Logé entre la Flandre et l’Audomarois à Blaringhen, l’écoparc du groupe Beaudelet améliore sa maîtrise dans la chaîne de valorisation des déchets avec le lancement de son Centre de valorisation énergétique (CVO) et sa plate-forme de préparation des matières. De fait, 15 millions d’euros ont été investis pour se positionner sur l’économie du déchet producteur d’énergie.

« L’un des six garages à fermentation sèche du groupe à Blaringhen ».
« L’un des six garages à fermentation sèche du groupe à Blaringhen ».
CAPresse 2013

Une partie des stock dédiés au Centre de valorisation énergétique.


 

 Elle grandit la PME Beaudelet. Avec détermination et constance, la famille Poissonnier entame la troisième phase de sa stratégie qui doit l’amener à compléter ses activités de valorisation des déchets via les matières et l’énergie. Et c’est un vendredi 13 qu’ont choisi les organisateurs pour montrer les nouveaux investissements que le groupe a réalisés ces derniers mois. En effet, deux nouvelles installations ont été mises en service pour 15 millions d’euros (dont 8% d’aides publiques via l’ADEME et Oséo) : un Centre de valorisation organique et un Centre de préparation des matières. Le premier fait la fierté de Bernard Poissonnier, PDG du groupe : «A ma connaissance, c’est un équipement unique en France.» Le CVO n’est pas une vulgaire usine de méthanisation, l’ensemble du process ne traite pas les boues, la matière est sèche. «Elle entre dans une zone de préparation. La fraction sèche est séparée de la fraction humide par un système de biopresse extrudeuse. La fraction fermentescible est envoyée vers des tunnels en process de méthanisation (à 38 degrés Celsius). Le biogaz généré par la fermentation est envoyé aux moteurs à gaz pauvres pour produire de l’électricité. Le digestat est quant à lui envoyé en zone de compostage où il est broyé puis hygiénisé pour être normé.» L’installation développe des capacités de 20 à 60 000 tonnes/an. Le gaz valorisé en électricité est revendu 12 cents/kW/h, «soit 96 % de valorisation», glisse Jean-Marc Debert, directeur du pôle déchets et matériaux. Argument fiscal du business-plan : les déchets orientés vers des process de méthanisation sont exonérés de TGAP…

Vers une circularité du modèle économique. Aujourd’hui, le site de Blaringhem s’étend sur 300 hectares dont 74 sont industrialisés. Les six sociétés du groupe coiffent la quasi-totalité des process de valorisation des matières : plastique, papiers, métaux, déchets industriels, terres polluées… Ses centres de tri se sont développés dans toute la région : Beaudelet compte en ouvrir entre 6 et 12 dans les cinq à dix ans. «Pour réduire les transports et aller au plus près des ressources, nous cherchons des sites bord à quai pour faire venir les déchets à Blaringhem», explique Bernard Poissonnier, qui devra probablement investir 1 million d’euros par plate-forme de tri. L’objectif ultime de Beaudelet est de se positionner au plus près de l’économie circulaire. Et de faire remonter un chiffre d’affaires en baisse l’an dernier (25,2 millions d’euros contre 28 en 2011) en raison de l’ouverture de l’incinérateur de Flamoval et la perte de parts de marché − «une manière absurde de traiter les déchets», selon Olivier Ramackers, directeur général adjoint. La stratégie du groupe est de devenir énergéticien : «On arrive à la phase production d’énergie électrique. C’est la réglementation qui nous y a amenés, explique Olivier Ramackers. Aujourd’hui, on peut alimenter une ville de 30 000 habitants.»