«Beaucoup de bailleurs et promoteurs immobiliers nous ont rejoint pour être accompagnés sur la transition»

«Nous avons besoin d’accélérer sur le bâtiment durable et la rénovation énergétique, et sur d’autres thématiques présentant à la fois des enjeux économiques et écologiques, et créer ainsi des marchés et des filières (béton de chanvre, paille, etc.) en région suffisants pour renforcer l’industrialisation» nous avait confié Frédérique Seels, quelques jours après sa prise de fonction à la tête du CD2E. «À nous d’organiser la filière, de tirer la demande vers des volumes importants, et l’Etat, les collectivités, les bailleurs et les promoteurs immobiliers doivent nous aider ! Je veux ouvrir des portes pour passer de l’expérimentation à la massification». Objectif atteint ?

La croissance significative du nombre d’adhérents

«Nous ne sommes pas sur des temps courts dans le bâtiment, les résultats demandent du temps pour être visibles» a-t-elle rappelé en préambule de cette nouvelle rencontre. «La question de la massification est toujours d’actualité. La crise énergétique, bien qu’elle soit créatrice de souffrances pour beaucoup de gens, favorise l’action du CD2E et les travaux de rénovation des bâtiments. Et nous devons continuer à accompagner l’industrialisation des process sur l’isolation des bâtiments, des sols, des murs, des combles… et mettre en place des actions pour massifier la transition écologique».

Avant de souligner un premier point positif : la croissance du nombre d’adhérents à l’association. «Depuis un an et demi, nous avons attiré beaucoup de bailleurs et de promoteurs immobiliers qui nous ont rejoint pour être accompagnés sur la transition, et d’importantes collectivités territoriales comme la Communauté urbaine d’Arras, la MEL ou encore le Département du Nord. Nous avons à ce jour 230 adhérents». Frédérique Seels souligne, par ailleurs, le rôle prépondérant du démonstrateur BatiCité, qui propose une exposition immersive dédiée au développement de l’éco-construction et de l’éco-réhabilitation, sur le recrutement des adhérents comme sur le nombre croissant de séminaires et de formations. «Sur 2021, nous avons réalisé 144% de nos prévisions sur les ateliers et 200% sur le nombre de personnes formées. Ca tourne !».

Un pacte sur le bois et les matériaux bio-sourcés

Elle poursuit : «Le CD2E a accueilli énormément de séminaires, notamment de séminaires transversaux qui permettent de passer la première marche. Notre logique de massification, c’est aussi accompagner les adhérents qui ont un patrimoine important. C’est une logique d’impact sur laquelle nous devons nous positionner à travers des actions de réhabilitation et d’éco-conception des bâtiments neufs». Quant à l’émergence de filières régionales de production, un rendez-vous majeur est d’ores et déjà programmé en avril 2023 avec la signature d’un pacte sur le bois et les matériaux bio-sourcés avec Fibois, l’association interprofessionnelle de la filière forêt bois des Hauts-de-France. «Les acteurs du bâtiment vont s’engager sur des volumes d’achat sur 3 à 5 ans afin d’offrir une visibilité aux producteurs propice à la création d’une filière. Il faut du business pour qu’ils aient une visibilité, pour qu’ils plantent ce qu’ils vont vendre.»

Pour mettre en exergue des projets concrets et des bonnes pratiques, notons également que le CD2E organise les Assises de la valorisation des sédiments, les 15 et 16 novembre à Lille, ainsi que les Trophées régionaux Rev3 en décembre prochain. Et Frédérique Seels de conclure : «je me donne deux ans pour avoir avec nous une grande majorité des acteurs du bâtiment, des bailleurs et promoteurs».