Bayrou appelle le gouvernement à discuter d'une hausse ciblée des impôts

François Bayrou a appelé lundi le gouvernement et les parlementaires à discuter d'une hausse ciblée des impôts, option remise sur la table par la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet mais que refuse catégoriquement...

 © Sebastien SALOM-GOMIS
© Sebastien SALOM-GOMIS

François Bayrou a appelé lundi le gouvernement et les parlementaires à discuter d'une hausse ciblée des impôts, option remise sur la table par la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet mais que refuse catégoriquement le ministre des Finances Bruno Le Maire.

"Une discussion peut être ouverte. Le ministre de l'Economie et des Finances est en train de préparer le budget de l'année prochaine (...) Il est bon que le gouvernement et les parlementaires s'asseyent autour de la table et qu'ils explorent librement", a-t-il déclaré sur RTL, interrogé sur la probable annonce mardi par l'Insee d'un déficit public en 2023 nettement supérieur aux 4,9% du PIB initialement prévus. 

Interrogé sur les propos de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui évoquait la possibilité de taxer les entreprises réalisant des "superprofits" ou versant des "superdividendes", M. Bayrou a rappelé que le MoDem avait proposé à l'Assemblée nationale "depuis déjà plusieurs exercices budgétaires qu'on explore cette voie là". 

"S'il y a des mesures de rééquilibrage, il faut qu'elles aillent vers ceux qui ont le plus de moyens, y compris le plus de moyens en fonction de la crise, sans casser l'image de la France qui permet d'attirer les investisseurs", a-t-il plaidé en reconnaissant que cela relevait de "la quadrature du cercle".

Sur BFMTV/RMC, Mme Braun-Pivet a de nouveau appelé à "regarder au niveau des profits des entreprises, c'est les fameux superprofits, regarder les dividendes qu'elles versent, ce sont les super dividendes, regarder éventuellement la flat tax, regarder ce que l'on peut faire au niveau des rachats d'actions".

"Je n'ai pas de religion à cet égard", a-t-elle ajouté, en plaidant pour "ne pas avoir de tabous, ne pas avoir de dogme". 

"Il faut que tout le monde fasse des efforts. C'est pour ça que je n'écarte pas la piste collectivités locales, je n'écarte pas la piste autour des dépenses sociales, assurance chômage, etc", a-t-elle expliqué, en se différenciant sur ces points de François Bayrou. 

M. Bayrou a en effet laissé entendre qu'il était opposé à une nouvelle réforme de l'assurance chômage, visant à diminuer la durée de l'indemnisation, comme l'envisage le gouvernement.

"Je ne crois pas que les principaux responsables du chômage soient les chômeurs, surtout qu'un certain nombre d'entre eux ont perdu au fil du temps les compétences du travail. Il faut donc les reformer", a-t-il jugé.

Il a également jugé que "ce serait une erreur" de diminuer le budget des collectivités locales parce que "ce sont elles qui investissent" et réalisent "plus des trois quarts de l'investissement français, de l'équipement du pays". 

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