Bâtiment : le recrutement de la main-d'oeuvre reste problématique

Guillaume Thirard, sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, était à Eperlecques le 5 novembre, pour une réunion autour des difficultés de recrutement dans le secteur du bâtiment. Un problème récurrent auquel les services pour l'emploi peinent à trouver une réponse.

Acteurs de l'emploi, de l'insertion et du bâtiment tentent de trouver des solutions à la pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur. © Aletheia Press/O. Prud'homme
Acteurs de l'emploi, de l'insertion et du bâtiment tentent de trouver des solutions à la pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur. © Aletheia Press/O. Prud'homme

«Nous passons en peu de temps d’une pénurie de postes à une pénurie de main-d’œuvre et il faut nous faut réagir rapidement», s'inquiète François Decoster, conseiller régional et maire de Saint-Omer, devant Guillaume Thirard, sous-préfet de l’arrondissement. Celui-ci était en visite le 5 novembre à Eperlecques, pour bien prendre la mesure de la situation... Rendez-vous était donné au sein de l’entreprise familiale Pierru. Créée en 1987 par Bernard Pierru, elle vient d'être reprise par ses deux fils, Frédéric et Sébastien. Réalisant 12 millions d’euros de chiffres d’affaires, elle emploie 49 salariés.

Mauvaise image de la profession

A l’étroit dans ses installations actuelles, l'entreprise vient de racheter des locaux à quelques kilomètres de là pour s’y installer. Ce sera un atelier d’environ 500 m² avec bureaux, qui sortira de terre mi-2023. «Nous sommes à un carrefour pour notre entreprise, nous allons devoir dépasser le seuil fatidique des 50 employés avec tout ce que cela peut comporter comme contraintes et interrogations pour l’avenir. Nous voulons rester une structure humaine et familiale», commente Frédéric Pierru, cogérant.

A condition bien sûr de pouvoir recruter. Car si le secteur reste porteur, poussé par la reprise et des plans gouvernementaux, la main-d'œuvre qualifiée, elle, manque. Désintérêt et dévalorisation de la profession... la filière du bâtiment, comme d'autres, est frappée de plein fouet par le manque de personnel, qualifié ou non, alors même que l'Etat lance d'importants programmes de construction et de rénovation.

Un job dating pour 5 embauches

Le Service public pour l’emploi local (SPEL) et ses partenaires (Pôle emploi, les collectivités territoriales, la Chambre des métiers, mais aussi les services d'insertion et la Mission locale) sont donc mobilisés pour tenter de trouver des réponses. Sans grand succès, il faut l'avouer, à part de façon ponctuelle.

Ainsi, à Eperlecques, le SPEL s'est associé directement avec l'entreprise Pierru et le lycée professionnel Bernard-Chochoy de Lumbres pour organiser un job dating. Si 50 personnes y ont participé, mais seulement 12 se sont finalement montrées intéressées et ont suivi la formation créée spécialement pour l'occasion au lycée Chochoy. Au final, Pierru a pu concrétiser 6 embauches en CDI, à un salaire de 1 600 € net. Mais même cette étape franchie tout n'est pas gagné : l'un des embauchés a déjà démissionné. La bataille pour l'emploi et pour la relance économique est encore loin d'être gagnée...