B Corp : le label qui veut aider les entreprises à rendre le monde meilleur

Inciter les entreprises à se labelliser B Corp afin de progresser sur leur responsabilité sociétale (RSE), tel était l’objectif de la B Corp Party qui s’est tenue à la Cité des échanges de Marcq-En-Barœul.

Des responsables d'entreprises sont venus expliquer les avantages du label B Corp aux entrepreneurs des Hauts-de-France. © Aletheia Press/Benoît Dequevauviller
Des responsables d'entreprises sont venus expliquer les avantages du label B Corp aux entrepreneurs des Hauts-de-France. © Aletheia Press/Benoît Dequevauviller

C’était le lundi 5 juillet dernier. Une grosse centaine d’entreprises avait été conviée dans le grand salon de la Cité des échanges, à Marcq-En-Barœul, afin d’écouter ce que les chefs d’entreprises, déjà labellisés B Corp, avait à leur dire.

La soirée était organisée par le réseau Alliances, premier réseau régional d’entreprises en France, qui porte ce projet dans l’Hexagone depuis 2014, et par B Lab France, la filiale française de l’ONG américaine à l’origine de cet ambitieux label B Corp, créé en 2004.

B Corp Party

Alors de quoi parle-t-on ? «La philosophie, c’est de passer de l’entreprise actionnariale à une économie partenariale où l’entreprise est au service de son territoire, de ses collaborateurs et de ses clients mais aussi de ses actionnaires», explique Anne-Sophie Van Rijn, responsable administrative et financière de RH Performances. La société lilloise, spécialisée dans le recrutement et la formation, a été labellisée B Corp depuis 2019. «L’objectif de cette B Corp Party était de promouvoir le label auprès des entreprises des Hauts-de-France».

Comment cela fonctionne-t-il ? «On commence par remplir le BIA (Business Impact Assessment), un questionnaire gratuit en ligne», détaille Anne-Sophie Rijn. «Il y a 200 questions. Si vous atteignez 80 points sur 120, l’entreprise est alors auditée». Si elle le souhaite bien évidemment. Dès lors, ses responsables doivent fournir des dizaines de documents et autres justificatifs. Enfin, un cabinet indépendant leur fait passer un entretien «de deux heures», selon les responsables d’entreprises déjà entrés dans le processus de labellisation.

Et dans le cas où une entreprise n’atteint pas le minimum de points requis ? «Elle a six mois pour réajuster», ajoute Anne-Sophie Van Rijn. Mais cela ne s’arrête pas à l’obtention du label ! «Car tous les trois ans, on doit prouver que l’on a bien fait les choses.»

8 000 entreprises françaises utilisent le BIA

Quel est l’intérêt d’adhérer à B Corp ? «Être meilleur pour le monde», assure Anne-Sophie Van Rijn. «Réduire l’empreinte carbone, réduire les inégalités sociales et repenser notre manière de faire du business». Le label B Corp couvre tous les domaines de la RSE : la gouvernance, les collaborateurs, l’environnement, le territoire et les clients.

L’objectif est donc clair. «Ça oblige nos entreprises à se remettre sans cesse en question», résume Elisabeth Laville, PDG d’Utopies, une entreprise de conseils en développement durable, basée en Bordeaux et première B Corp Française dès 2015. Des villes comme Genève et Edimbourg se sont également engagées dans le programme B City et encouragent aujourd’hui leurs entreprises à devenir B Corp.

A ce jour, il existe 4 000 entreprises B Corp dans le monde dont 140 en France comme Nature et découvertes, la Caisse d’Epargne Hauts-de-France ou encore le promoteur Redman, qui ont tous trois participé à la B Corp Party de Marcq-en-Barœul et dont des cadres sont venus vanter les mérites du label. Dans les Hauts-de-France, ce sont sept entreprises qui sont désormais B Corp. Mais les responsables du label sont optimistes. «8 000 entreprises françaises utilisent l’outil mais n’ont pas encore atteint les 80 points».

A l’origine de ce projet, trois entrepreneurs américains qui ont bâti leur entreprise de textile autour du social et de l’environnemental. Mais lorsque ces derniers ont vendu leur boîte en 1993, tout ce patrimoine vertueux a peu à peu disparu sous la direction de repreneurs visiblement moins «RSE».

«Ils ont donc décidé de graver leurs valeurs dans le cœur de l’entreprise», explique encore Anne-Sophie Van Rijn. «Et ainsi, même en cas de changement d’actionnaires, l’entreprise ne quitterait plus ces valeurs-là.» Si aujourd’hui, les pouvoirs publics se bougent enfin un peu, des acteurs privés tentent, eux, d’accélérer les choses. Mais on est encore loin de concerner les trois millions d’entreprises que compte l’Hexagone.