Avec Reconomia, Electro Dépôt se lance dans l'économie circulaire
Forte d'un chiffre d'affaires qui a décollé en 2020, l'enseigne de vente d'électroménager et de multimédia low cost Electro Dépôt accélère sa transition écologique. Elle passe par le lancement de Reconomia.fr, une nouvelle plateforme de vente en ligne de produits reconditionnés en circuit court.
L'année «2020
restera une année totalement atypique». Si pour beaucoup, celle-ci a été synonyme de perte de chiffre d'affaires, il n'en est
rien pour Electro Dépôt.
En
direct du siège social basé à Faches-Thumesnil, Stéphane March,
directeur général du groupe depuis 2017, fait le récit d'une année
record : avec une croissance de 15,5% par rapport à 2019, la
barre du milliard d'euros de chiffre d'affaires a été dépassée pour la première fois.
«L'année
2020 a démarré assez normalement, mais nous étions déjà alerté
par ce qui se passait en Chine. Notre priorité était de protéger
les équipes et les finances de l'entreprise. Nous avons lancé nos
premiers drives en avril et en mai, et nous avons vécu un réel
tsunami. Les clients ont acheté beaucoup de matériel informatique,
de robots culinaires, de téléviseurs… Nous nous sommes rendu
compte qu'il avait un changement dans les habitudes de consommation.
Les clients ont fait des économies sur les loisirs et ont équipé
leur intérieur à cause du télétravail ou par peur de la panne...
Le coup d'arrêt du deuxième confinement en octobre a été moins
violent parce que nous avons la chance d'être considéré comme
commerce essentiel. Mais la crise a été un tournant, nous
modernisons à présent notre approche.»
Le
tournant du digital
En
2019, le digital ne représentait que 19% des ventes du groupe, car
la clientèle préférait se rendre en magasin. En 2020, la
proportion est passée à 18%.
Le groupe reste cependant lucide face à cette croissance : «A un moment, on s'attend à un rebond. On sait que tous les équipements achetés pendant le boom du confinement ne seront pas remplacés dans les années à venir. Donc nous restons prudents.»
Pour
prévenir cet essoufflement, Electro Dépôt accélère sa transition
en prenant le virage de la RSE. Un poste de directeur de la
transition écologique et sociétale avait d'ailleurs déjà été
créé en 2019, endossé par Stéphane Belot.
«Notre
promesse est d'être 20% moins cher que les autres enseignes de vente
d’électroménager et de multimédia sur le marché. Faire du
low cost implique d'être intelligent et économe sur nos
investissements. Cette frugalité, qui revient à la mode, a
forcément des répercussions bénéfiques sur l'environnement, que
ce soit notre première motivation ou non», introduit-il.
Une prise de conscience écologique
Dès
sa création, le groupe optimisait déjà le chargement de ses
camions de livraison pour rentabiliser chaque déplacement. Une
technique qui, consciemment ou non, a permis d’éviter 800 000
kilomètres en 2019 et 165 tours du monde sur les dix dernières
années.
En
2014, Electro Dépôt abandonnait la promesse du neuf et était aussi
l’une des premières enseignes à vendre des smartphones
reconditionnés.
Depuis
l'année dernière, la démarche écologique du groupe est bel et
bien volontaire. «On sait qu'on ne va pas pouvoir tout changer du
jour au lendemain, mais nous avons un plan de réduction de notre
impact carbone sur dix ans. Notre objectif est de diminuer notre production de CO2 de moitié d'ici 2030»,
indique Stéphane Belot. D'ici le mois de mai, 100% des magasins
seront alimentés en énergie verte. Mais ce n'est pas tout. «Nous
savons que 90% de notre impact environnement vient de nos produits,
d'abord au niveau de la fabrication, puis au niveau de l'utilisation.»
Les
quatre marques propres de l'enseigne (Cosy Life, Endenwood, Valberg
et High One) vendaient déjà des produits sans superflu. Pour aller
plus loin, Electro Dépôt établit à présent un nouveau cahier des
charges en lien avec l'écoconception. Les usines, les matériaux,
les emballages et la répétabilité des produits seront étudiés
avec soin.
Le
groupe se met aussi à l'économie circulaire. «Nous voulons
rompre le schéma linéaire "j'achète, j'utilise, je jette"»,
explique le directeur de la transition écologique et sociétale. Car
le groupe souligne que chaque année en France, 23 millions de
produits électroménagers sont jetés alors que 60% fonctionnent
encore ou sont réparables.
En
2020, un partenariat a donc été entamé avec la start-up parisienne
Spareka, qui fournit des tutoriels vidéo pour que le consommateur
puisse réparer un produit lui-même.
Electro Dépôt, approfondi aujourd'hui la démarche avec le lancement
de www.reconomia.fr, une market
place d'électroménager reconditionné en circuit court. Cette
plateforme met en relation des consommateurs à la recherche de
produits reconditionnés et un artisan local capable de lui fournir
dans un rayon de 50 km. L'artisan est libre de racheter des objets
électroniques pour les réparer et de les revendre sur le site à
un montant estimé à 40% en dessous du prix du neuf. «Electro
Dépôt récupère 10% du prix de vente. Chaque mois, l'abonnement à
la plateforme coûte 19 euros à l'artisan. Le produit est garanti un
an», détaille Stéphane Belot.
Le jour de son lancement, la plateforme comptait dix artisans adhérents, issus des Hauts-de-France et du Grand Est. L'objectif du groupe est de couvrir tout le territoire français d'ici la fin d'année.
Le
groupe Electro Dépôt en chiffres
97 magasins dont :
- 83 en France,
- 10 en Belgique,
- 4 Espagne.
1 800 collaborateurs, dont 1 500 en France.