Autant en emporte le vent entrepreneurial…
La Semaine de la création et reprise d’entreprises s’est déroulée du 18 au 21 novembre un peu partout en Lorraine. Si tous les acteurs de la fameuse chaîne lorraine d’appui à la création d’entreprises s’étaient mobilisés, le chaland potentiel entrepreneur n’était pas forcément au rendez-vous. Une manifestation dans l’air du temps… atone.
La création d’entreprises toujours en baisse en Lorraine… tout comme l’affluence à la dernière édition de la Semaine de la création et reprise d’entreprises dans la région (du 18 au 21 novembre dernier). «C’est un peu logique, il y a de moins en moins de créateurs d’entreprise. Le climat législatif est incertain sur le devenir du statut des auto-entrepreneurs, donc par extension, il y a moins de personnes voulant s’aventurer dans la création d’entreprise». Au troisième étage du Palais des congrès de Nancy, un exposant du forum nancéien du 21 novembre dresse le bilan quasi général de cette manifestation pilotée par le Conseil régional de Lorraine et les Chambres de commerce et d’industrie, de métiers et de l’artisanat de la région. Avec Metz, Nancy a été un des temps forts de cette semaine un peu terne. «On peut se rassurer sur la qualité du visitorat, mais cela tente tout de même à démontrer que le vent entrepreneurial a beaucoup de mal à souffler aujourd’hui», continue un autre participant membre d’un réseau d’accompagnement de créateurs.
Question d’évaluations
Les autres forums régionaux ont été également rythmés par une affluence plutôt moyenne, voir plus que basse, à l’image de celui du 20 novembre à l’hôtel d’entreprises de Moncel-lès-Lunéville où une petite trentaine de personnes avaient fait le déplacement sur la journée «Nous pensions qu’en organisant une conférence sur l’auto-entrepreneuriat en début d’après-midi, en plein coeur de l’actualité avec les évolutions à venir sur son statut, aurait drainé du monde. Ce n’est pas vraiment le cas», confie Arnaud Guillemin, responsable de la création et reprise d’entreprises à la Chambre de commerce et d’industrie de Meurthe-et-Moselle récemment nommé à cette mission. Le modèle de la Semaine de la création et reprise d’entreprises aurait-il montré ses limites ? La question peut se poser aujourd’hui car même si la forte mobilisation des différents acteurs et accompagnateurs est bien palpable, il apparaît que bon nombre s’interrogent. «C’est comme tout, la formule est sans doute à faire évoluer», confient certains organisateurs. Bilan des courses : une semaine un peu atone où le vent entrepreneurial a tout de même soufflé avec les récompenses et présentations habituelles (voir encadrés).Une nécessaire mise en avant des jeunes créateurs, car du côté des derniers chiffres sur la création d’entreprises en Lorraine, c’est toujours la chute libre.
Changement de tendance
«Par rapport au deuxième trimestre 2012, les créations reculent de -8 % sous l’effet de la diminution des créations d’auto-entreprises (-26 %). Ces dernières baissent dans tous les départements. De -19 % en Moselle à -39 % dans les Vosges», révèle l’Insee dans sa dernière note de conjoncture. Bonne nouvelle enregistrée, apparemment : «les créations classiques bondissent de +26 %. De ce fait, la part des auto-entreprises parmi les créations passe de 64 % au deuxième trimestre 2012 à 51 % au deuxième trimestre 2013». Un changement de tendance où la création d’entreprise classique semble prendre le dessus sur la frénésie enregistrée par l’auto-entrepreneuriat ces derniers temps. Une donne que les différents réseaux d’accompagnement regardent de plus près pour adapter de nouveau leurs outils pour tenter d’accompagner au mieux les potentiels créateurs. Si les moyens des différents réseaux d’accompagnement de la Chaîne d’appui à la création et reprise d’entreprises sont bien présents sur les territoires, voire micro-territoires lorrains renforçant cette nécessaire proximité territoriale, il n’en demeure pas moins que créer des vocations pour voir apparaître les entrepreneurs de demain est loin d’être une chose aisée. La création d’entreprisesn’échappe pas à l’attentisme pesant actuel.