Audience de rentrée : derrière les chiffres...
Le tribunal de commerce de BRIEV vient de tenir, le 20 janvier, sa traditionnelle audience solennelle de rentrée. Si le nombre d’ouverture de procédures collectives est en baisse de 7,7% (comme au niveau national), il serait trop facile de conclure que le climat des affaires et la santé des entreprises s’améliorent, notamment dans les secteurs de commerce de l’habillement, des salons de coiffure et d’esthétique, de la restauration ou encore de la pharmacie d’officine.
«Prenons soin, prenez soin de nos entreprises car c’est bien de leur prospérité que dépend l’équilibre de notre société.» Marie-Hélène Naillon, la présidente du Tribunal de commerce de Briey a su trouver les mots justes pour faire valoir l’importance du tissu entrepreneurial dans le Pays-Haut et ailleurs à l’occasion de la traditionnelle audience solennelle de rentrée le 20 janvier dernier. Si le bilan 2016 se solde par une baisse des ouvertures de procédures collectives (108 en 2016 contre 117 en 2015, soit une baisse de 7,7 %), «il ne faut cependant pas conclure hâtivement à une amélioration du climat des affaires ou de la santé des entreprises. Ce chiffre n’est qu’un indicateur global et il faut bien entendu le pondérer au regard de la typologie et de la taille des entreprises impactées et de l’issue des procédures», analyse justement la présidente. Au regard des chiffres fournis, on remarque que la répartition des demandes d’ouvertures de procédures collectives, entre redressements et liquidations judiciaires n’évolue guère (40 redressements judiciaires, 29 liquidations judiciaires immédiates et 36 liquidations immédiates simplifiées).
NOMBRE ACCRU DE LJ IMMÉDIATES
«Cela confirme une tendance observée ces trois dernières années celle du nombre accru de demandes de liquidations judiciaires immédiates. Elles représentent en effet plus de 60 % du nombre total des procédures ouvertes pour l’année. Elles se rapportent majoritairement à des TPE de services, des petits commerces souvent de ville, des auto-entrepreneurs, qui n’ont au-cune perspective de continuation.» La présidente met le doigt sur cette notion d’entrepreneuriat à tout va où certains pensent que l’entrepreneuriat peut résoudre tous les problèmes. Reste que devenir chef d’entreprise ne s’improvise pas. «Ces entreprises ont malheureusement trop souvent des dénominateurs communs, ce sont de jeunes entreprises, créées sous l’impulsion de personnes qui ne disposent ni des moyens financiers ni des compétences nécessaires et indispensables à la gestion de la structure.» Une problématique bien présente et un fait sociétal avéré. Pour bon nombre la création d’entreprise demeure le seul moyen de créer son propre emploi. Une donne à laquelle le Pays-Haut (et par répercussion quand les choses tournent mal) et sa justice commerciale sont de plus en plus confrontés.
Emmanuel VARRIER