Au sein du Groupe Accor, les femmes se mettent en réseau pour progresser en carrière

WAAG, la structure qui fédère les salariées de la chaîne d’hôtellerie, a plus que quadruplé le nombre de ses adhérentes nordistes suite à la réunion tenue à Lille le 9 avril.

Victor Mahieu

 En région, Women at Accor Generation (WAAG) ne comptait pas plus de cinq membres. La toute première réunion à Lille de ce réseau professionnel n’avait pas encore clos ses travaux que déjà il enregistrait une vingtaine d’adhérentes, toutes directrices et cadres des hôtels de chez Accor. Depuis 2012,  le réseau WAAG fédère les salariées de la chaîne d’hôtellerie à travers le monde. Mais si dans certains pays de l’Amérique latine le réseau WAAG est particulièrement actif, c’est loin d’être le cas en France. Une situation à laquelle les responsables de cette structure ont décidé de remédier en allant à la rencontre des salariées du groupe à travers une sorte de tour de France dont Lille était la première étape. Peut-être parce que le groupe Accor est né en Nord-Pas-de-Calais.  

Au sein de cette chaîne d’hôtellerie, on estime que 50% des salariés sont des femmes, 60% en Nord-Pas-de-Calais. «Mais nous ne comptons que 33% de directrices d’hôtel, 13% de directrices des opérations et je suis la seule au comité exécutif», indique Sophie Stabile, directrice financière du groupe Accor et présidente du réseau WAAG. L’inégalité professionnelle au sein du groupe serait alors plus préoccupante qu’à l’échelle de la France où on estime que les femmes représentent 8% des hautes instances managériales des grosses entreprises. Il faut donc voir dans le réseau WAAG un des moyens destinés à atteindre l’objectif de parité hommes/femmes au sein du groupe. Il s’agit de favoriser les progressions de carrière chez les salariées. D’ici fin 2015, les responsables veulent porter de 33% à 40% le nombre de femmes directrices d’hôtels. «C’est pourquoi pour adhérer, il faut avoir au moins cinq ans d’expérience professionnelle.»

Plusieurs facteurs bloquent l’ascension hiérarchique des femmes au sein du groupe. «Je pense que les femmes osent moins demander les choses que les hommes, explique Sophie Stabile. Elles se mettent plus de freins dans leurs propres évolutions et elles ont moins de réseaux que les hommes.» Briser le plafond de verre passera par des actions telles que «des formations, des ateliers, le développement personnel, la participation à des événements». En région, les adhérentes comptent développer le gender marketing, c’est-à-dire l’adaptation de l’offre hôtelière aux besoins spécifiques des femmes en particulier. «Car nous avons noté que de plus en plus de femmes voyagent à travers le monde.»