Au Salon, les élus s’engagent !
Les élus de la Région, les représentants de la Chambre d’agriculture et de la pêche se sont retrouvés le 25 février au Salon international de l’agriculture à Paris, pour présenter leurs objectifs et les mesures prévues pour accompagner les mutations de l’agriculture et de la pêche.
Ici comme dans toutes les régions, l’agribashing est dans toutes les têtes. Pour les élus, le meilleur moyen de lutter contre cela reste la pédagogie, le tourisme et la mise en valeur des terroirs. Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, prend d’emblée la mesure du malaise actuel. «Qui accepterait, reconnaît-il, de bosser 70 à 100 heures par semaine pour vivre avec moins du Smic et se faire insulter, ou avoir ses exploitations vandalisées ? Bien au contraire, ceux qui nourrissent nos enfants doivent faire l’objet d’une attention particulière. Il faut pour cela se battre pour obtenir des moyens nécessaires. Les aides existent mais elles sont complexes, elles arrivent souvent trop tard et en trop faible quantité.»
Point fort de son programme, le président de Région souhaite pouvoir clarifier et simplifier les aides, notamment savoir qui fait quoi, entre l’Europe, l’État et les collectivités locales. Côté Europe et donc la PAC, le minimum acceptable sera bien de 376 milliards d’euros. La Région ne pourra pas non plus prendre la place de l’État car elle n’en a pas les moyens. «Par contre, nous pouvons faire plus pour booster l’agroécologie», explique Xavier Bertrand, qui propose une augmentation du budget de l’agriculture propre à la région de 20 à 25% pour atteindre, fin 2022, 30 millions d’euros par an. Et pour savoir si ce qui est fait et juger de l’efficacité, il souhaite réunir chaque mois une force de pilotage avec les politiques et les agriculteurs pour réévaluer et adapter les aides.
Un plan en faveur de l’agroécologie
Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région, annonce ainsi la mise en place d’un grand plan en faveur de l’agroécologie qui sera détaillé en juin et qui démontre que cette voie peut être aussi synonyme de rentabilité. D’autres aides simples et rapides ont été mises en place en cas d’aléas climatiques. Un autre objectif est de remettre de la valeur ajoutée dans la poche des agriculteurs. L’approvisionnement local en viande des marchés publics est passé de 2% à 66% dans les appels d’offres en 2019. «Par contre, si la filière sait faire preuve d’agilité, souligne Marie-Sophie Lesne, il reste important de lui laisser de l’oxygène et de ne pas lui imposer des normes ou des calendriers sans en mesurer les conséquences !»
Quant à la pêche, les élus soulignent les dangers d’un Brexit mal négocié qui entraînerait une surpêche et un appauvrissement des ressources en raison d’une arrivée massive de pays voisins et une désaffection pour le port de Boulogne. Un Brexit qui pourrait également provoquer un afflux de produits de pays européens de l’Est privés du débouché britannique… Rendez-vous en décembre 2020.