Au pied de la Tour Eiffel, des touristes peu inquiets au lendemain de l'attaque
Nez levé vers la Tour Eiffel, les touristes flânent sur le Champ de Mars où des Parisiens font tranquillement leur footing, se disant peu inquiets au lendemain de l'attaque d'un islamiste radical qui a tué...
Nez levé vers la Tour Eiffel, les touristes flânent sur le Champ de Mars où des Parisiens font tranquillement leur footing, se disant peu inquiets au lendemain de l'attaque d'un islamiste radical qui a tué un touriste et blessé deux autres personnes.
"Si des situations comme celle d'hier continuent à se produire, je pense, qu’en tant que touriste, on réfléchira à deux fois avant de venir", réagit Frannelly Figuera en balade avec une amie, au pied d'un des monuments les plus visités au monde.
Mais sourire aux lèvres, l'ingénieure civile de 32 ans, de nationalité vénézuélienne qui vit à Valence, en Espagne, ajoute dans la foulée que Paris "sera toujours une destination touristique avec sa beauté et tout ce qu'elle a à offrir".
Passant devant les vendeurs à la sauvette, Giovanni Valootto, chirurgien italien de 33 ans, assure ne pas planifier ses vacances en fonction des éventuels risques d'attaques. "Sinon je ne ferais plus rien", dit-il.
Samedi vers 21H00 (22H00 GMT), un Français de 26 ans, islamiste radical atteint de troubles psychiatriques, a semé l'effroi à proximité du monument emblématique de la France en tuant un jeune touriste germano-philippin et en blessant deux autres personnes, dans une attaque au couteau puis au marteau.
Mais ce dimanche midi, les visiteurs n'affichaient pas d'appréhension particulière.
"Je pense qu’aujourd'hui aucun endroit n’est sûr mais Paris a beaucoup changé (depuis les attentats de 2015, NDLR) et est redevenue sûre", témoigne Maximiliano Cabrera, 33 ans, un Colombien venu de Madrid.
En 2016, dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015 revendiqués par l'organisation État islamique (130 morts et plus de 350 blessés), Paris et sa région avaient perdu 1,5 million de touristes.
En visite depuis samedi dans la "ville lumière", l'administrateur d'entreprise multiplie les selfies en pied devant le monument, son téléphone posé en appui sur le sac à main de sa compagne.
"On ne peut pas avoir une couverture sécuritaire totale mais ici, comme touriste, j’adore", assure-t-il, engoncé dans son chaud manteau d'hiver, lunettes de soleil sur le nez.
Depuis 2018, la Tour Eiffel est protégée contre le risque d'attentat par des grillages, une barrière de verre de 6,5 cm d'épaisseur et de 3 mètres de haut, et des plots antivoitures-béliers.
Bonne présence policière
Au milieu des couples, familles et groupes de touristes, le passage d'une patrouille Vigipirate en armes rappelle que la France est placée au niveau maximal "urgence attentat" depuis l'assassinat en octobre d'un professeur dans un lycée d'Arras, dans le nord du pays, à un peu plus de sept mois des Jeux olympiques de Paris.
"Grâce à l'action de nos services de renseignement dont nous avons doublé les moyens depuis six ans", la France déjoue "un attentat tous les deux mois", a assuré dimanche la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, qui réagissait à l'attaque de la veille.
Col ouvert malgré le vent hivernal qui souffle au pied de la Tour Eiffel, Alan Spray est ravi de visiter Paris pour la première fois, avec son épouse.
Les actes de violence les en avaient dissuadés lors de leurs précédents voyages, mais pas cette fois : "Nous avons juste pensé que de telles choses ne devraient pas nous empêcher de voir de magnifiques sites", explique le traiteur anglais de 64 ans, en désignant le monument.
Même s'ils se reconnaissent "un peu inquiets" au lendemain de l'attaque, lui et son épouse se disent aussi rassurés par "la bonne présence policière": "Ils semblent réagir plutôt rapidement aux événements".
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