Au lavoir, un nouveau concept delaverie au service d’un quartier

Créé en février 2012, le site est à l’initiative de la mairie de Lille, du Conseil général et Eaux du Nord. En plus du lavage et séchage est proposé également aux clients un accompagnement social et professionnel.

La “salle des machines” d’Au lavoir.
La “salle des machines” d’Au lavoir.

 

Driss Fahary dans la salle d’accueil d’Au lavoir.

Driss Fahary dans la salle d’accueil d’Au lavoir.

Dans des anciens locaux des Eaux du Nord de la rue Van-Hende à Lille, Au lavoir dispose d’une centaine de mètres carrés. Mais l’endroit n’a rien à voir avec une laverie classique de centreville. La première pièce est destinée à l’accueil des clients où deux salariés s’occupent de la gestion : espace clair, cosy, avec un canapé, une aire de jeu pour les jeunes enfants et une douce odeur de café. Au fond, une fresque murale représente les habitants du quartier, les salariés et les représentants des institutions ayant participé au projet. Au sous-sol, une vingtaine de machines à laver et sèche-linge sont prêtes à tourner. Une troisième salariée d’ailleurs nous fait visiter les lieux : “Soit les personnes optent pour le self-service et s’occupent elles-mêmes de laver leur linge, soit nous leur proposons un service de blanchisserie et nous nous occupons de tout. L’activité repassage devrait d’ailleurs bientôt commencer.”
Café pendant le lavage. Les tarifs sont imbattables, allant de 6 euros (tarif normal de blanchisserie) à 2 euros (tarif adapté aux ressources pour le libre-service : lavage + séchage + la lessive). La condition est de remplir au préalable un dossier d’inscription pour voir de quel tarif le client peut bénéficier. “Pendant le lavage, les clients peuvent prendre un café ou bien se faire aider dans leurs dossiers administratifs familiaux avec la Caf ou Pôle emploi par exemple, dans leur gestion budgétaire, dans leur recherche d’emploi. Nous proposons également des séances thématiques sur le cancer colorectal, la prévention du cholestérol, maîtriser son budget familial ou des ateliers parents-enfants pour renforcer la parentalité”, explique Driss Fahary, responsable du site et parallèlement salarié du Centre social du Faubourg-de-Béthune. “Depuis l’ouverture d’Au lavoir, deux clients ont été remis sur le marché du travail !”, précise-t-il.

La “salle des machines” d’Au lavoir.

La “salle des machines” d’Au lavoir.

L’eau comme vecteur de lien social. Ce projet est né de la volonté des Eaux du Nord de s’impliquer davantage au Faubourg- de-Béthune. Dans le cadre de “Lille, ville de solidarité”, l’entreprise est déjà partenaire du quartier depuis cinq ans. “Depuis longtemps, nous avons tissé des liens forts avec le club de foot des jeunes, et ce, dans le cadre de notre politique de RSE. Nous voulions aller plus loin, toujours dans l’envie de développer le lien social du quartier. Or, une des urgences était d’aider les familles à mieux laver leur linge. Les logements sont souvent petits, sans possibilité de stocker un sèche-linge”, explique Jean-Christophe Didio, PDG des Eaux du Nord. Plusieurs acteurs se sont alors mobilisés. Les salariés des Eaux du Nord ont participé à l’aménagement du site, selon les directives du designer Mourad Doural qui a coconçu Au lavoir avec les familles du quartier. Les machines d’occasion ont été fournies par Envie, la filiale du Groupe vitamine T, qui assurera l’entretien. Et la Fédération des centres d’insertion a été en charge d’identifier les personnes à employer, soit cinq emplois financés par le Conseil général et la ville de Lille. Eaux du Nord prend en charge le coût de l’eau et l’électricité. “C’est formidable que l’eau soit un facteur de lien social dans la ville”, s’enthousiasme Jean-Christophe Didio. Aujourd’hui, 76 familles sont inscrites et les différentes formules tarifaires permettent une vraie mixité sociale. Le site enregistre près d’une quinzaine de lavages et séchages au quotidien. “A terme, nous souhaiterions travailler avec des lycées, des foyers pour assurer la blanchisserie des blouses des professeurs ou des draps de lit. Cela permettrait de pérenniser nos emplois”, espère Driss Fahary.